La réalité virtuelle débarque dans les blocs opératoires

16 février 2016

Première mondiale au CHU d’Angers. Une intervention chirurgicale au niveau du cerveau a été réalisée sur un patient éveillé plongé dans une réalité virtuelle grâce à des lunettes 3D. Ce dernier a pu ainsi guider le chirurgien qui pratiquait l’ablation d’une tumeur.

Le projet CERVO porté par le CHU d’Angers et le laboratoire Interactions numériques Santé Handicap (INSH) vise à développer un dispositif de réalité virtuelle (comprenant des applications logicielles et du matériel) adapté à une utilisation au bloc opératoire. L’idée étant de plonger le patient dans des activités (tests de la cognition et du champ visuel, relaxation hypnotique) lors d’une chirurgie cérébrale éveillée.

L’application informatique est donc projetée dans des lunettes 3D de réalité virtuelle. Durant l’intervention, le neurochirurgien stimule le cerveau avec une électrode. Il peut ainsi localiser et donc épargner les connexions cérébrales des nerfs optiques dont l’atteinte conduirait à une altération définitive.

Opérer avec l’aide du patient

En permettant au patient d’interagir très précisément avec le chirurgien, l’instauration de la réalité virtuelle dans la chirurgie éveillée offre de nouvelles perspectives. Le chirurgien peut en effet aller beaucoup plus loin au niveau de la précision de l’acte. L’immersion et l’interaction du patient dans une réalité virtuelle vont permettre de tester des fonctions cérébrales plus complexes, comme la prise de décision dans une situation inattendue ou encore l’exploration visuelle de l’espace. De plus, cette réalité virtuelle permet d’immerger le patient éveillé dans un environnement relaxant, imprégné d’accroches hypnogènes.

Le premier patient ayant participé au projet CERVO était porteur d’une tumeur située près des zones du langage et des connexions visuelles. N’ayant plus qu’un œil suite à une maladie ophtalmologique, il était impératif d’épargner son champ visuel. Il a été opéré avec succès le 27 janvier dernier au CHU d’Angers. Cette première étape offre des perspectives nouvelles dans l’ablation de tumeurs cérébrales mal placées. Elle pourrait également limiter les potentiels handicaps liés à la chirurgie si particulière du cerveau.

  • Source : CHU d’Angers, esiea, 15 février 2016

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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