La recrudescence des IST se confirme

30 juin 2011

Se protéger quand on fait l’amour, c’est vraiment la base de la prévention contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Or la vigilance en France, est à la baisse. Les comportements à risque se développent… et les IST progressent. Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), publié ce matin, passe en revue différentes maladies – à l’exception notable du VIH/SIDA : Gonococcies, chlamydioses, infection à papillomavirus humain (HPV), hépatite B, syphilis… Et l’INPES joue sa partition, lançant une nouvelle campagne de prévention et de dépistage.

Les gonococcies, provoquées par la bactérie Neisseria gonorrhoeae, connaissent une progression importante. Entre 2008 et 2009, leur nombre a augmenté de 52%. « Cette progression chez l’homme comme chez la femme et quelle que soit l’orientation sexuelle – même si les homosexuels masculins sont les plus touchés -, justifie de rester vigilant », insistent les rédacteurs du BEH. L’INPES pour sa part, souligne que « ces infections sont en hausse constante depuis 2004 ». Souvent asymptomatiques chez les femmes, elle est douloureuse chez les hommes. Les gonococcies se transmettent très facilement à l’occasion de relations bucco-génitales- fellation et cunnilingus – car le pharynx est un véritable réservoir pour la maladie.

De son côté, l’épidémie de syphilis se poursuit depuis 2001, même si « le nombre de cas a baissé de 12% ces deux dernières année », indiquent les rédacteurs. Cette IST touche tout particulièrement les homosexuels et bisexuels de sexe masculin. Et depuis quelques années, elle concerne également les femmes. Si elle n’est pas traitée, cette infection provoque des complications graves au niveau du cerveau, des nerfs et du cœur. Avec la gonococcie, la syphilis est « une maladie sentinelle, constituant un véritable observatoire de la sexualité des populations ». Leur surveillance reste donc au centre des travaux de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS).

La lymphogranulomatose vénérienne (LGV), autrement appelée maladie de Nicolas-Favre, avait disparu au milieu des années 80. Réapparue en 2003, cette IST concerne tout particulièrement la population homosexuelle.

L’hépatite B (VHB), les infections à papillomavirus humain (HPV) et l’infection à Chlamydia trachomatis (Ct) ou chlamydiose, sont le plus souvent asymptomatiques et potentiellement graves. Le virus de l’hépatite B est à l’origine de cancers du foie, les papillomavirus humains provoquent des cancers du col de l’utérus, et les chlamydioses peuvent entraîner une stérilité définitive.
– Les rédacteurs du BEH estiment à « 2 400 le nombre de nouveaux cas d’infection à VHB par an, en France ». Seule réponse possible : « une augmentation de la couverture vaccinale » contre l’hépatite B.
– En ce qui concerne les HPV, le dépistage par frottis du col de l’utérus et la vaccination des jeunes filles et jeunes femmes doivent être poursuivis.
– Enfin, les chlmaydioses sont les IST les plus fréquentes chez la femme. Comme leur dépistage et leur traitement sont relativement simples, « il serait souhaitable de les inscrire dans les priorités de santé publique et de les rendre gratuits ».

Prévention et dépistage

Ces tendances reflètent naturellement la progression des comportements à risque. Les jeunes femmes de 18 à 24 ans, et les hommes de 25 à 29 ans sont les plus touchés. L’usage du préservatif doit plus que jamais être préconisé. L’INPES lance dès à présent une campagne de prévention et de dépistage des IST. Objectif : « dépister tôt pour éviter les transmissions au partenaire, et traiter tôt afin d’éviter les complications ». Pour inciter les jeunes notamment à se faire dépister, un film sera diffusé sur Internet jusqu’au 23 juillet. Il présente des interviews d’IST personnifiées pour la circonstance. « Gonococcie », « Hépatite B », « Chlamydia » et « Syphilis » y expliquent leurs spécificités d’action, leurs modes de contamination et leurs complications. Le ton cynique des personnages caricaturaux et la mise en scène s’adressent tout particulièrement à un public jeune. Ces entretiens seront partagés sur les sites Facebook, Dailymotion et Youtube. Quant au site www.info-ist.fr, il a été actualisé.

Pour aller plus loin, consultez le BEH.

  • Source : Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH), InVS, 30 juin 2011 ; Institut national de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES), 30 juin 2011 ; Site du Syndicat national des Dermatologues Vénéréologues, consulté le 30 juin 2011

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