La responsabilité médicale entre faux-semblants et écran de fumée…

15 novembre 2002

Au moment où le Groupement des Assurances mutuelles médicales (GAMM) annonce un recul dans les recours contre les médecins, les assureurs quittent le marché de la responsabilité professionnelle médicale qu’ils estiment impraticable. Cherchons l’erreur…
Moins 4% en 2001, pour les déclarations concernant des obstétriciens, moins 16% pour les chirurgiens, moins 26% pour les chirurgiens plasticiens ! Difficile de parler de gros temps pour la profession d’assureur médical.

Même en tenant compte du fait que les généralistes, dont les déclarations ont été multipliées par 5 depuis 1985, restent en queue de peloton avec une sinistralité de 1%. Par une curieuse coïncidence à quelques jours de là retentit la grogne des médecins, s’insurgeant contre des « experts » qui à leurs yeux déconsidèrent leur état, classant comme grabataire un détenu que toutes les télévisions montreront quittant sa prison sur ses pieds !

Si la médecine légale semble marcher sur la tête, c’est qu’aux faux-semblants d’une expertise de circonstance paraît répondre un constat de carence des assureurs qui ressemble fort à un écran de fumée. Dans les recherches en responsabilité, les dossiers sont trop souvent réglés entre médecins et assureurs – lesquels étant mutualistes sont souvent médecins… – sans représentants des malades et surtout, au mépris du Serment d’Hippocrate et de la Justice républicaine.

Puisque projet de loi il semble y avoir, suggérons au gouvernement d’associer les victimes au processus de recherche en responsabilité et de réparation. Faute de quoi la France d’en haut l’emportera une fois encore sur celle d’en bas… Quant aux victimes, elles devraient toujours chercher le conseil d’une association qui les défendra. Car le plus sûr moyen de réduire le nombre de recours contre les médecins est encore d’améliorer leur pratique.

  • Source : Impact Médecine n°8 et n°12, 2002

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