La revanche des statines

10 juin 2002

Après le retrait précipité de la cérivastatine pendant l’été 2001 les statines, dont l’efficacité à faire baisser le cholestérol sanguin n’est plus à démontrer, tiennent une vraie revanche.

Pendant 5 ans, une gigantesque étude a observé plus de 20 000 patients, âgés de 40 à 80 ans et considérés comme à haut risque cardio-vasculaire. Recrutés dans 69 hôpitaux britanniques certains prenaient de la simvastatine, d’autres des vitamines A, C et E et d’autres encore un placebo. Les industriels ont été sollicités pour financer cette étude, mais elle fut pilotée par un comité totalement indépendant sous égide du NHS britannique.

Comme il était prévisible, l’efficacité des vitamines pour prévenir des maladies artérielles n’a pas du tout été confirmée. En revanche, les résultats obtenus par la simvastatine sont éloquents : si 25,4 % des patients du groupe placebo ont eu au cours de l’étude un événement cardio-vasculaire, mortel ou non, 19,9 % seulement des sujets sous cette simvastatine en ont eu un. Soit un risque réduit de 24 %. On retrouve ce niveau de réduction pour tous les groupes étudiés, en particulier ceux pour lesquels on ne disposait pas jusqu’alors de données rigoureuses comme les femmes, les diabétiques, les personnes âgées de plus de 70 ans et même ceux dont le taux de cholestérol était normal !

« C’est un résultat stupéfiant, avec des implications majeures de santé publique », a commenté le Pr Rory Collins qui coordonnait ce travail. « Lors de cet essai, 10 000 personnes étaient sous statine. Si 10 millions de patients à haut risque, dans le monde entier, suivaient ce type de traitement, cela sauverait environ 50 000 vies chaque année. Soit 1 000 vies chaque semaine ».

  • Source : ·supplément au n°246 de la revue Le Cardiologue · Panorama du Médecin n° 4832 24/01/02

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