La révolution des bio-médicaments dans les cancers du sein

06 juin 2007

Arrivé à l’aube des années 2000, le trastazumab – Herceptin – est un anticorps monoclonal qui se fixe sur les cellules tumorales ayant des récepteurs de surface HER2 – celles qui gouvernent la formation de métastases.

Une vraie révolution car et en association à la chimiothérapie après chirurgie, « il a augmenté de plus de 50% le délai sans rechute de la maladie » explique le Pr Xavier Pivot du CHU de Besançon. Des résultats durables à en croire une étude du National Cancer Institute américain, coordonnée par la Mayo Clinic de Rochester. Chez les femmes au programme de chimiothérapie desquelles avait été ajouté l’Herceptin en effet, le taux de survie à 4 ans atteint 92,6%. Au lieu de 89,4% dans le groupe témoin. Quant aux guérisons cliniques, on en compte 85,9% dans le premier groupe et 73,1% dans le second.

Un autre inhibiteur des récepteurs HER2, le lapatinib (Tyverb) développé par le Britannique GSK, donne actuellement des résultats « très significatifs sur la survie sans progression de la maladie. Il a en conséquence obtenu un enregistrement rapide aux Etats-Unis et nous devrions le voir bientôt en Europe » souligne Jean-Yves Blay, Directeur scientifique du Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA). Non enregistré en France, ce médicament y dispose néanmoins d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU). Quant aux métastases cérébrales, « leur incidence paraît nettement moins importante lorsque (la prise de lapatinib est associée) à la capécitabine (Xeloda) ». Un effet qui serait dû à la faculté qu’a ce pro-drug « de franchir la barrière hémato-cérébrale. Or ces métastases cérébrales sont la menace la plus sérieuse qui pèse sur les femmes atteintes d’un cancer du sein métastasé. »

Où l’on reparle de l’anti-angiogénèse…

Pour clore le chapitre des médicaments ciblant les récepteurs HER2, citons l’étude de phase II présentée par l’Espagnol Jose Baselga, de Barcelone. Celle-ci a associé à l’Herceptin un nouvel anticorps monoclonal humanisé, le pertuzumab. Il se lie aux récepteurs HER2 et les empêche d’interagir avec d’autres récepteurs de la même famille situés en surface des cellules cancéreuses. Sur des malades à un stade très évolué qui laissait peu d’options thérapeutiques, les résultats ont été jugés prometteurs. « Une malade sur cinq a répondu au traitement », expliquait Jose Baselga au cours d’une conférence de presse. « Et dans un cas sur cinq aussi, nous avons obtenu une stabilisation de la maladie pendant 6 mois ou plus ». Face à ces résultats encourageants, un essai de phase III est en cours de préparation.

Autre grande avancée dans ce domaine, et qui concerne les malades à un stade plus avancé, c’est la lutte pour le contrôle de l’angiogénèse. Un essai de phase III mené en associant à la chimiothérapie le bevacizumab (Avastin ), qui est un inhibiteur de l’angiogénèse, a montré une augmentation nette du taux de réponse (36% au lieu de 16%). Et même un quasi doublement de la médiane de survie sans progression de la maladie.

  • Source : de nos envoyés spéciaux à Chicago, American Society of Clinical Oncology (ASCO), 1-5 juin 2007

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