











Ainsi les résultats de l’enquête menée par Médecins du Monde sur l’exploitation et les violences sexuelles faites aux jeunes filles des rues de Kinshasa (République démocratique du Congo), font-ils froid dans le dos.
En 2008, cette ONG s’est penchée sur le parcours des jeunes filles des rues. Une première étude a concerné 67 d’entre elles, puis une autre a été réalisée auprès de 200 filles et autant de garçons. Il en ressort un bilan littéralement apocalyptique.
A 12 ans, les filles des rues commencent à se prostituer. Et elles ont une moyenne de pratiquement 6 clients chaque jour. Mais bien avant cela elles doivent passer l’étape du « baptême » (sic). « Elles sont dépouillées de leurs affaires personnelles et subissent des viols collectifs avec prise forcée de drogues et passage à tabac par les aînés du site où elles se trouvent », précise Médecins du Monde (MdM). « Les sévices, tels que les brûlures avec des sachets plastiques fondus ou des lacérations avec des lames de rasoir font souvent partie du rite ». Selon l’association, « les agresseurs sont en premier lieu les enfants de la rue puis les ‘pompas’ -des hommes en uniforme- et les hommes du quartier ».
La vie dans la rue et la prostitution les exposent à des grossesses non désirées et aux infections sexuellement transmissibles (IST). Le paludisme constitue pourtant le motif principal des consultations (27%) dans les dispensaires de MdM. Viennent ensuite les plaies et blessures (16%), suivies des IST (11,6%).
Selon la psychologue de MdM Patricia Laure, « les silences et les tabous qui entourent les violences sexuelles renforcent l’isolement et la stigmatisation des victimes ». Autant de raisons qui ont poussé l’ONG à mettre en place dès 1999, des structures de prise en charge pour ces jeunes filles des rues. Deux centres proposent à Kinshasa des soins de santé primaires, des séances d’éducation à la santé, des douches, des repas…
Source : Médecins du Monde, mars 2009
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