La santé maternelle et infantile toujours menacée
04 octobre 2012
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) élaborés par l’Organisation des Nations-Unies, risquent de ne pas être atteints en matière de santé maternelle et infantile. Si une réduction spectaculaire de la mortalité a été observée ces dix dernières années, toutes les régions du monde n’en ont pas profité. Un Groupe d’examen indépendant d’experts (iERG) a rendu son premier rapport devant l’ONU.
Les experts sont inquiets. En particulier pour les 75 pays qui concentrent 98% de la mortalité maternelle et infantile. Si 13 de ces Etats prioritaires sont considérés « en bonne voie » pour atteindre l’OMD 4 de réduction de la mortalité infantile (Bangladesh, Brésil, Chine, Égypte, Guatemala, Liberia, Madagascar, Maroc, Népal, Pérou, Tadjikistan, Turkménistan et Viêtnam), seuls quatre d’entre eux devraient atteindre l’OMD 5 d’amélioration de la santé maternelle d’ici à 2015. Il s’agit de la Chine, de l’Égypte, du Maroc et du Pérou.
Dans certains pays, la situation s’est même dégradée. C’est le cas notamment de l’Azerbaïdjan, du Botswana, du Burkina Faso, d’Haïti, du Lesotho et du Turkménistan. L’Afrique subsaharienne paie le plus lourd tribut à ce recul. Les taux de mortalité maternelle et infantile y sont parmi les plus élevés au monde. Quant aux progrès enregistrés, ils figurent parmi les plus faibles. Si aucune action d’envergure n’est mise en place, la majorité de ces pays n’atteindra pas d’ici à 2015, les Objectifs du Millénaires pour le Développement.
Pénurie financière
La réduction de la pauvreté, l’investissement dans l’éducation, la lutte contre les inégalités hommes-femmes, l’accès à l’eau et à un système d’assainissement sont autant d’objectifs qui doivent être poursuivis. « En l’absence de mesures urgentes, non seulement les OMD relatifs à la femme et à l’enfant ne seront pas atteints, mais les avancées réalisées ne pourront pas être pérennisées », prévient le groupe d’experts.
La situation est d’autant plus dramatique, que la mortalité de la mère et de l’enfant a globalement connu une réduction spectaculaire au cours des dix dernières années. En 1990, on estimait à 11,6 millions le nombre de décès d’enfants de moins de 5 ans. Ce chiffre n’était plus que de 7,2 millions en 2011. De même en 1990, le nombre de décès maternels recensés s’élevait à 409 053, alors qu’il avait reculé jusqu’à 273 465 en 2011.
Or « les ressources (financières) disponibles sont aujourd’hui très insuffisantes pour mettre en application les recommandations (qui s’imposent). Nous estimons ce déficit de financement à 64 millions de dollars (50 millions d’euros) au moins », concluent les experts.
Aller plus loin : Consultez le résumé d’orientation du Premier rapport du Groupe d’examen indépendant d’experts sur l’information pour la santé de la femme et de l’enfant (iERG).