La santé sexuelle, un droit loin d’être respecté
16 septembre 2021
La sexualité fait partie intégrante de la santé. Chacun devrait pouvoir en profiter sans violence ni discrimination. Du moins en théorie…
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la santé sexuelle « est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en matière de sexualité ». L’absence de maladie ne définit donc pas à elle seule le fait d’être en bonne santé sexuelle. Cette dernière exige « une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences agréables et sécuritaires, sans coercition, ni discrimination et ni violence. »
En résumé donc, à l’échelle mondiale, toujours selon l’OMS, toute personne doit pouvoir choisir sa sexualité, sans contrainte. Et toute personne doit pouvoir être protégée lorsque ses droits sexuels sont menacés.
Un cadre conceptuel en clair, tant ces droits sont ignorés dans de nombreuses zones du globe. Car la bonne santé sexuelle dépend de nombreux facteurs (l’accès à des informations de qualité, la possibilité d’avoir accès aux soins, à la contraception…) et a trait à des éléments néfastes (les infections sexuellement transmissibles, les grossesses non désirées, les discriminations sexuelles, la violence ou certaines pratiques telles que les mutilations génitales féminines).
Des droits bafoués
Et nul besoin de se rendre dans les zones les plus reculées pour constater que le droit à la santé sexuelle n’est pas respecté. En 2019, en France, 35 % des LGBT ont déclaré avoir fait l’expérience d’au moins une forme de discrimination au cours de leur vie en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre. Les lesbiennes, les gays et les bisexuels sont 2 à 3 fois plus souvent exposés à des violences psychologiques, verbales, physiques ou sexuelles que les personnes hétérosexuelles.
La situation des femmes pose elle aussi question. En 1995, la 4e Conférence internationale sur les femmes (Pékin) reconnaissait pour la première fois le droit des femmes « à être maîtresses de leur sexualité ». Près de 30 ans plus tard, chaque femme devrait donc pouvoir faire ses propres choix concernant sa vie, son corps, sa santé. Bien sûr, des progrès certains ont été réalisés, notamment en matière de mortalité maternelle. Mais 214 millions de femmes souhaitant éviter une grossesse n’ont toujours pas accès à la contraception et 44 000 décès par an sont provoqués par un avortement à risque (en Afrique, 95% des avortements sont considérés comme à risque, 60% en Amérique du Sud et 65% en Asie).
A noter : de nombreuses ONG – comme Médecins du Monde – s’engagent à prendre en charge les besoins en santé sexuelle et reproductive et à dénoncer les violences.