La sieste est bonne pour la santé, c’est prouvé
18 février 2015
©Phovoir
Faire une sieste pour récupérer… Si l’idée était déjà largement répandue, voilà qu’elle vient de trouver un écho scientifique. Des chercheurs de l’Université Paris Descartes viennent en effet de démontrer qu’un petit somme de 30 minutes permettait d’inverser les méfaits d’une mauvaise nuit…
Manque de productivité, perte de vigilance sur la route, sans compter les risques de maladies cardiovasculaires ou de diabète… Le manque de sommeil est reconnu comme un problème de santé publique. D’ailleurs, un adulte sur trois dormirait moins de 6 heures par nuit.
Pour étudier tous les bienfaits d’une sieste, les chercheurs ont examiné, auprès de 11 hommes âgés de 25 à 32 ans, les liens entre le fonctionnement hormonal et le sommeil. Chacun des participants a été soumis à des séances de sommeil en laboratoire où la nourriture et l’éclairage étaient strictement contrôlés :
- Première séance, une nuit de 2 heures sans sieste le lendemain ;
- Deuxième séance, toujours une nuit de 2 heures, mais avec un petit somme de 30 minutes le jour suivant ;
- Troisième séance, une nuit de 8 heures.
Après des tests salivaires et urinaires, les scientifiques ont remarqué qu’au terme de la première session, les taux de noradrénaline – une hormone impliquée dans la réponse au stress et qui accroît le rythme cardiaque, la tension artérielle et la glycémie – étaient plus que doublés. Des niveaux qui revenaient à la normale après une sieste ! La dette de sommeil affecterait aussi l’interleukine-6, une protéine aux propriétés antivirales.
« Faire une sieste offre donc bien le moyen de contrer les effets néfastes de la restriction de sommeil en aidant les systèmes immunitaire et endocrinien à récupérer », conclut le Pr Brice Faraut, principal auteur de ce travail. « Voilà qui devrait conduire à l’élaboration de stratégies pour encadrer les populations privées de sommeil, comme les travailleurs de nuit ».
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Source : The endocrine society, 10 février 2015
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet