La substitution des opiacés toujours pas évidente

Dix ans après la mise à disposition des traitements de substitution des opiacés (TSO) -méthadone et subutex- les spécialistes de la prise en charge des toxicomanies dressent un bilan en demi-teinte. Sur les usages, mais aussi les… mésusages de ces médicaments.

Depuis leur arrivée en médecine de ville en 1986, le risque d’overdose a diminué de 80%. Les TSO ont également permis de réduire le nombre de contaminations par le VIH. “Ils ont été une réponse à une épidémie des années 80. Ils n’ont pas aujourd’hui la même efficacité face à des jeunes, nouveaux toxicomanes aux pratiques de consommation nouvelles” explique Anne Coppel, présidente de l’Association française pour la réduction des risques.

Le Pr Philippe-Jean Paquet, président de l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies fait “une analyse positive des traitements du substitution. Les personnes prises en charge en tirent un grand bénéfice“. Mais, il y a un “mais”… Chez un petit nombre de patients, “la prise en charge est plus compliquée -problème de régularité dans les prises… – et certains généralistes n’ont pas la pratique adaptée. La prise en charge d’une substitution réclame du temps et un accompagnement psychologique“.

Pour le Dr Jean-Pierre Dalouède, psychiatre et addictologue à Bordeaux, les carences de la formation médicale peuvent aussi expliquer certains mésusages. Un exemple, “un quart des généralistes prescrit plusieurs prises quotidiennes alors que l’efficacité du traitement est maximale avec une seule prise“.

• 

  Source : Tabac Actualités, N°68