La variole du singe, une urgence mondiale pour tous

25 juillet 2022

Déclarée samedi « urgence de santé publique de portée internationale », la variole du singe continue de s’étendre dans le monde. Elle touche majoritairement les hommes homosexuels ou bisexuels, mais pas uniquement. Et la préoccupation face à cette maladie contagieuse devrait concerner toute la population, sans stigmatisation.

Samedi 23 juillet, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur-général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le monkeypox « urgence de santé publique de portée internationale ». Et pour cause, l’épidémie se propage rapidement. En date du 23 juillet, plus de 16 000 cas ont été rapportés dans 75 pays et territoires. En tout, la maladie a conduit à 5 décès, tous signalés en Afrique. En France, 1 567 cas confirmés avaient été recensés au 21 juillet.

« La transmission d’une personne à une autre se produit à l’occasion d’un contact prolongé en face à face, par des gouttelettes (salive, éternuements, postillons), ainsi qu’à travers les fluides corporels, les lésions cutanées ou les muqueuses internes comme la bouche », décrit l’Agence du médicament. « Elle peut également avoir lieu par des objets que le malade a contaminés, comme des vêtements ou du linge de lit. »

Vigilance en cas de lésion suspecte

Comme le confirment les auteurs d’une étude récente menée auprès de 528 patients publiée dans le New England Journal of Medicine, « l’activité sexuelle, largement parmi les hommes homosexuels ou bisexuels est largement la voie de transmission du virus la plus suspectée ». D’autant que « l’ADN du virus, détectable par PCR dans le liquide séminal dans 29 des 32 cas testés, confirme cette hypothèse. »

Mais ce sont les lésions cutanées qui constituent le symptôme le plus typique de la maladie. Ils permettent généralement de la diagnostiquer de manière clinique. Cette étude a révélé des sites très variés d’apparition de ces lésions : la zone ano-génitale dans 73 % des cas, le tronc, les bras ou les jambes (55 %), la face (25 %), les paumes des mains et les plantes des pieds (10 %). Parmi elles, certaines n’avaient jamais été décrites, comme des plaies à l’intérieur de la bouche et des plaies à l’intérieur de l’anus qui provoquent des douleurs atroces.

C’est pourquoi, « nous recommandons la vigilance lors de l’examen d’éruptions cutanées aiguës inhabituelles chez n’importe quelle personne, en particulier lorsque les éruptions sont associées à des symptômes systémiques, afin d’éviter de passer à côté du diagnostic chez des personnes hétérosexuelles », conseillent les auteurs. Car « le monkeypox peut toucher n’importe qui », soulignent-ils.

A noter: La Haute Autorité de santé s’est prononcée en faveur du remboursement par l’Assurance-maladie des tests d’amplification des acides nucléiques (TAAN) pour détecter l’infection par le virus. Elle rappelle toutefois que « le diagnostic d’infection par le virus Monkeypox est avant tout clinique, la détection par test TAAN ne doit ainsi être effectuée qu’en cas de doute persistant après examen clinique ».

  • Source : OMS - Santé publique France – New England Journal of Medicine – ANSM - HAS

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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