Acné sévère : traitez sans attendre
19 septembre 2013
En France, un patient (15-34 ans) souffrant d’acné sévère sur six n’est pas traité. Or la maladie ne se limite pas à quelques boutons disgracieux. Non, elle crible en effet de cratères le visage, le cou, le thorax et encore le dos, laissant des cicatrices parfois irréversibles. Pour ces malades jeunes, l’impact psychologique est considérable et bien souvent sous-estimé par l’entourage. « Il faut consulter », leur lancent les dermatologues. Car des solutions existent bel et bien.
Dégradation de l’image de soi. Dans sa forme sévère, l’acné est une atteinte à l’image de soi. A tel point que « les symtpômes dépressifs sont significativement plus élevés chez les patients acnéiques garçons et filles que chez les autres (20% à 51% versus 14% à 20%). C’est ce qu’a montré une étude suédoise réalisée en 2008 ».
Trop de patients pas traités. Malgré le retentissement important de cette maladie, une forte proportion de patients n’est toujours pas prise en charge. Une enquête CSA Santé réalisée en 2012 auprès d’un panel de 10 084 Français montre en effet que cette proportion s’élève à 38% pour l’ensemble des acnéiques. Et 17% parmi ceux qui souffrent d’une forme sévère.
Ces chiffrent alarment les dermatologues comme le Pr Pierre Wolkenstein, dermatologue à l’Hôpital Henri-Mondor (Paris) selon lequel « le fait de ne pas traiter l’acné sévère est une perte de chances pour les patients ». Son confrère le Pr Jean-Michel Amici (Cenon) ajoute qu’il est « préoccupant que des acnés sévères susceptibles de laisser des cicatrices et d’engendrer des perturbations de l’image sociale et de la confiance en soi ne soient pas traitées ».
Délais… Ces freins à la prise en charge sont potentiellement nombreux. Le Dr Wolkenstein met en avant des « délais de rendez-vous trop longs » qui découragent les patients.
Idées reçues. Il observe aussi un certain fatalisme des malades, dans un contexte où la maladie est bien souvent sous-estimée par l’entourage: « un quart nous dit que les traitements ne fonctionnent que temporairement. Et un patient sur cinq est persuadé qu’ils sont totalement inefficaces. C’est faux. Nous avons aujourd’hui les stratégies de prises en charge très efficaces ».
Quels traitements ? Le Dr Wolkenstein cite l’isotrétinoïne, une molécule qui n’est indiquée que dans les traitements des acnés sévères. Comme le rappelle l’ANSM, « elle ne doit être prescrite qu’en cas d’échec des traitements classiques, notamment ceux associant un antibiotique par voie oral et un traitement local ». Dans ses recommandations de bonnes pratiques basées sur des études cliniques, l’ANSM revient d’ailleurs sur cet aspect. « Il est important de rappeler que la guérison des acnés sévères par l’isotrétinoïne se traduit le plus souvent par une amélioration de la qualité de vie et des conséquences psychologiques qui découlent de l’acné », explique-t-elle. Autrement dit, le patient a plus à perdre à ne rien faire qu’à consulter…
Aller plus loin : Lire le Point d’information sur isotrétinoïne et la survenue éventuelle de troubles psychiatriques (ANSM, mai 2009)
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Source : Conférence de presse Pierre Fabre Dermatologie, juillet 2013 – Sondage CSA Santé, réalisé auprès d’un échantillon représentatif de la population française (10 084personnes) - ANSM, Recommandations de bonnes pratiques, Traitement de l’acné par voie locale et générale