L’addiction, de la quête de plaisir à la perte de contrôle…

10 octobre 2023

Tabac, alcool, cannabis, opiacés et autre jeu… L’addiction renvoie à un rapport complexe entre la quête d’un plaisir et la conscience de risques associés. Pourquoi le premier dépasse-t-il les seconds ? Comment fonctionne l’addiction ? Eléments de réponse.

L’Institut Nord-Américain des drogues – le National Institute of Drug Abuse (NIDA), décrit l’addiction avant tout comme une « affection cérébrale chronique ». Celle-ci est également qualifiée de « récidivante et caractérisée par la recherche et l’usage compulsifs de drogue, malgré la connaissance de ses conséquences nocives ».

De son côté, l’Inserm précise que l’installation d’une addiction est associée à trois stades successifs. Le premier correspond à la recherche de plaisir à travers l’activation du circuit cérébral de la récompense par la substance consommée. Le circuit en question ? Celui de la dopamine. « La répétition de cette consommation va conditionner la personne, et des décharges de dopamine vont progressivement être libérées par anticipation, prédisant l’arrivée de la récompense », explique l’Inserm. « Ainsi, la reproduction de la situation associée à la consommation ou à la pratique va favoriser une nouvelle consommation ».

Des émotions négatives… 

Lors du second stade, le taux de dopamine libéré à chaque consommation diminue progressivement, ce qui rend « le circuit de la récompense beaucoup moins sensible à toutes les molécules qui le stimulent habituellement ». Par ailleurs, ces décharges répétées de dopamine entraînent une modification du fonctionnement d’une partie du cerveau appelée l’amygdale. Le consommateur devient alors plus stressé et davantage chargé d’émotions négatives. A cette étape, la substance – consommée en quantités de plus en plus importantes –  ne vise plus le plaisir. L’enjeu reste surtout de sortir de cet état émotionnel négatif…

Enfin, le troisième stade est celui de la perte de contrôle : celui des capacités d’autorégulation, de la prise de décision ou de la capacité à résister aux envies de consommer. Les Anglo-saxons parlent de craving, caractérisé par cette envie irrépressible de consommer, « expliquant les rechutes répétées, même lorsque le désir d’arrêter est sincère », conclut l’Inserm.

  • Source : Inserm, Addictions. Du plaisir à la dépendance, 11 septembre 2020 – Mildeca. Sites consultés le 27 septembre 2023

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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