Laissez votre enfant prendre quelques risques… accompagné
18 mai 2017
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Apprendre à marcher, à courir et à faire du vélo induit forcément quelques chutes et souvent des larmes. Mais ces petits accrocs permettent aussi aux enfants de grandir et de s’épanouir. Or les parents se sentent parfois coincés entre le besoin de protéger leur progéniture et la nécessité de le laisser voler de ses propres ailes. Où faut-il tracer la limite ? Comment se comporter ?
Grimper sur les structures en corde, sur les toboggans, dans les maisonnettes suspendues… Votre enfant adore les aires de jeux qui lui sont dédiées dans les parcs et jardins. De votre côté, ses acrobaties vous donne la chair de poule. Rien de plus normal. Pourtant, il est important de le laisser prendre des risques… mesurés bien sûr !
Accompagnez son rythme
« Il n’est évidemment pas question de le laisser tomber de 5 mètres, mais de petites chutes sur le sol mou d’une aire de jeux lui permet d’apprendre », explique le Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre à Strasbourg et fondateur du site Pédiatrie online. « C’est en tombant qu’on acquière la peur du vide et qu’on apprend à ne pas retomber. » A l’inverse, « un enfant qui a été trop protégé, trop accompagné peut développer une angoisse qui l’empêche de découvrir. Or c’est essentiel ».
Alors, s’il souhaite grimper sur l’araignée en corde ou la structure en bois, « laissez le faire, mais restez toujours à proximité », résume le Dr Pfersdorff. « A l’inverse, ne l’aidez pas trop, cela le ferait brûler des étapes. » Il est donc plus prudent de le laisser tester les exercices en fonction de ses capacités, de ce qu’il a envie de tenter et de sa propre orientation. « Certains enfants peuvent avoir une dyspraxie non diagnostiquée encore », souligne-t-il. Le pousser à aller trop haut ou trop vite peut le bouleverser et entraîner des blocages. Alors que le but est en fait « de lui donner confiance de faire tout seul ».
Le danger à domicile
Contrairement aux aires de jeux, l’intérieur de votre maison vous semble plus sûr ? Détrompez-vous. C’est bien à domicile que les accidents de la vie courante se déroulent le plus fréquemment. Et en particulier « pour les enfants à l’heure de la préparation des repas », précise le Dr Pfersdorff. Et pour cause : « les parents ne surveillent pas leurs enfants à ce moment-là ». C’est dans ces conditions qu’une défenestration ou un étouffement avec un sac en plastique peut se produire. Dernier conseil donc, « gardez toujours un œil sur vos enfants de moins de 6 ans ».
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Source : interview du Dr Arnault Pfersdorff, 11 mai 2017
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet