Le lait de soja ? Pas à la place du lait maternel !

15 juin 2017

Les isoflavones de soja agissent bel et bien comme des perturbateurs du système endocrinien rappellent des scientifiques américains après avoir passé au crible des dizaines d’études réalisées sur le sujet. Qu’implique précisément ce constat au niveau par exemple de notre alimentation ? Eléments de réponse.

Pour rappel, le système endocrinien comprend les ovaires, les testicules, les glandes thyroïde, l’hypophyse, l’épiphyse cérébrale, le pancréas. Mais aussi les cellules qui sécrètent des hormones situées dans le tube digestif, les reins, le cœur et le placenta. Il régule donc un grand nombre de fonctions de notre organisme.

Qu’elles soient naturelles ou synthétiques, une multitude de substances sont susceptibles de le dérègler. C’est le cas des phyto-estrogènes, des micro-constituants végétaux ayant des effets semblables à ceux de l’estrogène. Les isoflavones du soja en font partie et sont notamment retrouvées dans des préparations pour nourrissons et de suite à base de protéines de soja (PPS), dans le tonyu ou « jus » de soja, le tofu et les desserts à base de soja.

Limiter la consommation

Le Pr Heather B. Patisaul et son équipe du Center for Human Health and the Environment (Raleigh – Caroline du Nord) se sont penchés sur de nombreuses études centrées sur l’exposition à des isoflavones de soja. « Les effets indésirables sont probablement sous-estimés », souligne-t-elle. Avant d’ajouter que leur consommation peut-être « un problème » chez des nourrissons ou enfants en bas âge. D’autant plus lorsque les laits végétaux, à base de soja notamment, remplacent le lait maternel ou préparations pour nourrissons…

La scientifique fait référence à de nombreux travaux expérimentaux montrant que les phyto-estrogènes ont des effets sur le développement et le fonctionnement neuro-endocrinien et immunitaire dans différentes espèces animales. En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) l’a d’ailleurs rappelé dans un rapport de 2016. Elle précisait toutefois qu’« en l’absence de point de repère toxicologique, il n’est pas possible de conclure sur le risque sanitaire lié à l’exposition à ces substances. (…). Il convient donc de limiter la consommation de produits à base de soja pour les enfants de moins de 3 ans ». Sans compter que sur le plan de la composition nutritionnelle, ces produits ne permettent pas de couvrir intégralement les besoins des nourrissons.

  • Source : Proceedings of the Nutrition Society (2017), 76, 130–144

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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