L’allaitement, compatible avec les antidouleurs ?
05 octobre 2020
La majorité des médicaments passent dans le lait maternel. Alors en cas de maux faibles ou modérés, faut-il craindre les antidouleurs ? Vaut-il mieux se rabattre sur des solutions autres que médicamenteuses ?
L’allaitement est souvent considéré comme une période délicate en ce qui concerne la prise de médicaments. Il est vrai que les molécules prises par une femme qui allaite sont présentes dans son lait. Pourtant la période post-accouchement est intimement liée à certaines douleurs : des douleurs à la suite d’une césarienne ou d’une épisiotomie, des contractions utérines, un engorgement mammaire…
Alors comment soulager ces désagréments ? « Dans la mesure du possible, le soulagement des douleurs chez une femme qui allaite passe d’abord par la recherche de la cause et par des mesures autres que médicamenteuses » répondent les rédacteurs de la Revue Prescrire. « Par exemple, augmenter la fréquence de l’expression du lait afin de soulager les douleurs de l’engorgement des seins ; appliquer des compresses chaudes sur l’abdomen en cas de contractions utérines… »
Et si cela n’est pas suffisant, vers quels produits se tourner ? Plusieurs médicaments sont tout de même compatibles avec l’allaitement. Ainsi, le paracétamol et l’ibuprofène sont les antalgiques pour lesquels il existe suffisamment de recul d’utilisation. « Le paracétamol passe en très faible quantité dans le lait. Il est sans danger pour l’enfant. L’ibuprofène est l’anti-inflammatoire le mieux étudié chez l’enfant. Il est également sans danger avéré ». Bien entendu, quelques précautions s’imposent. Comme celle de ne jamais dépasser la dose maximale adaptée à la situation, et d’utiliser la plus petite dose efficace, en cessant le traitement dès qu’il n’est plus utile.
Et pour les douleurs intenses ? La morphine est l’antalgique opioïde de premier choix, à la dose minimale efficace, et en suspendant l’allaitement le temps du traitement et jusqu’à l’élimination complète de la substance.
En revanche, les autres opioïdes, y compris dits faibles (codéine, tramadol) sont à éviter durant l’allaitement.
A noter : Si vous êtes enceinte, si vous avez accouché et que vous allaitez, mieux vaut demander conseil à un professionnel de santé avant toute prise médicamenteuse.
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Source : Revue Prescrire, 444 - octobre 2020
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet