L’allaitement progresse en France depuis 10 ans
24 juillet 2024
Santé publique France a publié les résultats de l'enquête Epifane sur l'alimentation des tout-petits : plus de 75 % des enfants sont allaités à la maternité, et la diversification alimentaire est conforme aux recommandations pour 90 % d’entre eux.
Les jeunes mères françaises allaitent plus longtemps et en plus grand nombre, selon une vaste étude publiée par Santé publique France (SPF) et menée auprès de 3 500 mères en 2021.
Une durée de l’allaitement qui augmente
En 2021, la moitié des mères allaitaient leur enfant pendant 20 semaines, contre 15 semaines en 2012. L’objectif d’allaitement total (exclusif et mixte) est fixé dans les recommandations à 17 semaines.
En 2021, 77 % des femmes ont allaité leur enfant dès la maternité, contre 74 % une dizaine d’années plus tôt. Ce taux dépasse l’objectif de 75 % fixé par le 4e Plan national nutrition santé (PNNS). Plus tard, à 6 mois, moins d’un quart des nouveau-nés étaient encore allaités en 2012, tandis que plus d’un tiers l’étaient en 2021.
Malgré cette progression, la France reste dans le bas du classement européen. L’allaitement maternel offre des avantages théoriques pour la santé du bébé, en particulier pour son immunité. Ces bénéfices sont particulièrement importants dans les pays en développement, où le risque infectieux est élevé et l’accès à une eau potable sûre est limité.
La difficulté de concilier un emploi avec l’allaitement
Pour 76 % des mères ayant arrêté l’allaitement à 2 mois, les deux principales raisons sont la commodité du biberon (« y compris le souhait de faire davantage participer le père ») et la perception d’une insuffisance de production de lait maternel (« sans qu’une baisse effective du poids du nouveau-né ne soit constatée »). D’autres raisons sont mentionnées par plus de la moitié des femmes : les difficultés de mise au sein (57 %) et les problèmes d’organisation et de manque de temps (54 %).
Les auteurs de la publication illustrent toute la difficulté de concilier vie professionnelle et allaitement : « la moitié des mères qui allaitaient encore à 6 mois donnaient au moins 6 tétées par jour à leur enfant, et se trouvaient donc dans une situation difficilement compatible avec la reprise sereine d’une activité professionnelle ». L’étude souligne également « l’insuffisante formation des professionnels de santé et des employeurs pour soutenir les femmes souhaitant allaiter », ainsi que « les informations contradictoires reçues concernant l’allaitement et l’alimentation des jeunes enfants ».
Une diversification alimentaire correctement menée
L’étude observe par ailleurs un excellent respect des recommandations concernant le début de la diversification alimentaire (entre 4 et 6 mois). « En 2021, plus de neuf enfants sur dix (91 %) avaient commencé leur diversification alimentaire dans la fenêtre recommandée, contre 80 % en 2012 », indique la publication. Seules 4 % des mères ont commencé avant cette période. Cependant, certains aliments, tels que les matières grasses ajoutées, les légumes secs et les œufs, sont introduits plus tardivement que recommandé par une partie importante des mères interrogées.
A noter : Santé publique France a conçu des guides sur l’allaitement maternel et sur la diversification alimentaire à destination des jeunes parents et de leur entourage.
Toutes les réponses aux questions sur le site 1000-premiers-jours.fr
Pour en savoir plus : Les résultats de la 2e édition de l’enquête Epifane en détail
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Source : Alimentation des « tout-petits » : Quelles évolutions depuis 10 ans ? Résultats de la 2e édition de l’enquête Epifane/ Communiqué de presse Paris, le 23 juillet 2024
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Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par Emmanuel Ducreuzet