L’anaphrodisie, une absence de libido qui dure

28 mars 2024

L’anaphrodisie correspond à l’absence d’intérêt pour la sexualité sur le long terme. Elle intervient souvent après une simple baisse de la libido qui n’a pas été prise en charge. Pour celles et ceux qui voudraient que cela change, des solutions existent.

Lorsque l’absence de libido et d’intérêt pour la sexualité est durable, on parle d’anaphrodisie. Dans certaines situations, cette absence totale de désir sexuel semble avoir toujours été présente. Il s’agit alors d’une anaphrodisie primaire. L’histoire familiale, les conditions et la nature de l’éducation sexuelle et d’éventuels épisodes traumatisants au cours de l’enfance ou de l’adolescence peuvent l’expliquer. Mais, dans la plupart des cas, l’anaphrodisie est secondaire : elle s’installe après une période où le désir a bel et bien existé.

Comment l’expliquer ?

Les causes peuvent être organiques. En clair, la baisse de libido conduisant à une anaphrodisie peut être déclenchée par la prise de médicaments comme certaines pilules contraceptives, par exemple. Des perturbations de l’équilibre hormonal et neuroendocrinien sont aussi pointées, chez les deux sexes. Des infections génitales à répétition, des troubles de l’érection peuvent aussi être en cause. En outre, « de façon générale, toute pathologie qui occasionne une douleur durant l’acte sexuel peut sur le long terme provoquer une anaphrodisie secondaire », note Sexologika.com, qui propose des consultations de sexologie à distance.

Cependant, des composantes psychologiques sont souvent impliquées. Il peut s’agir de troubles psychiques ou psychiatriques comme une dépression ou des troubles anxieux non pris en charge. La qualité de la relation de couple peut aussi jouer. Si les conflits sont naturellement délétères pour le désir, des éléments contextuels peuvent aussi agir de façon négative. C’est ainsi le cas lorsque « les conditions sociales de la vie du couple (sont précaires), une cohabitation déplaisante avec la belle-famille (est imposée), l’exiguïté de l’appartement (permet une) intrusion fréquente des enfants… », énumère le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).

Comment faire revenir le désir ?

Lorsqu’une anaphrodisie est installée, il est nécessaire d’envisager en premier lieu une thérapie cognitivo-comportementale, en ayant recours à un sexologue, un psychologue ou neuropsychologue. Cela permettra d’identifier la ou les causes de cette absence durable de désir sexuel. Le problème sera traité, en fonction de la cause.

En parallèle, plusieurs conseils peuvent vous aider à retrouver le chemin du désir. Ainsi, les facteurs de bonne santé au quotidien participent à un mieux-être général comme sexuel. Pour cela, faites de l’exercice physique de façon régulière, ce qui augmentera votre énergie, améliorera votre image corporelle et stimulera votre bonne humeur. Soignez votre sommeil et votre alimentation et éliminez les éléments toxiques pour votre libido que sont le tabac et l’alcool.

Communiquez le plus possible avec votre partenaire sur vos besoins, afin de développer et maintenir une complicité. Réduisez les sources de stress au maximum. Faites en sorte de vous réserver des moments de qualité : dîner, café en terrasse, séance de massage, cinéma… A vous de choisir en fonction de vos possibilités. A ne pas négliger : un simple moment de tendresse peut faire des merveilles.

  • Source : CNGOF – Mayo Clinic – Académie nationale de médecine

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Dorothée Duchemin

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