Langya : ce que l’on sait de ce « nouveau » virus
16 août 2022
Un virus détecté en Chine affole les réseaux sociaux. Selon un spécialiste français de l'évolution des pathogènes, il n’y a, à ce stade, aucune raison de s’inquiéter. Et pour cause : le virus circule, lentement, depuis au moins quatre ans.
Le « buzz » est parti d’une étude publiée le 4 août dernier dans The New England Journal of Medicine, l’une des revues médicales américaines de référence. Les auteurs de l’étude y indiquent avoir isolé un henipavirus de la famille des Paramyxoviriadae, un type de virus qui affecte aussi bien les humains que certaines espèces animales. Leur découverte repose sur l’analyse de 35 cas de malades, hospitalisés entre avril 2018 et août 2021.
Ces malades, essentiellement des agriculteurs vivant dans deux provinces de l’est de la Chine, présentaient des symptômes comme de la fièvre, de la fatigue, de la toux, des nausées, des maux de tête… mais l’étude ne rapporte ni cas grave, ni décès. S’ils désignent la musaraigne comme probable réservoir du virus, les chercheurs précisent qu’« il n’y avait pas de contact étroit ou d’antécédents communs entre les patients, ce qui suggère que l’infection dans la population humaine pourrait être sporadique ». En clair, le risque de contamination interhumaine semble très limité.
« Pas de répétition du Covid-19 »
Même si elle est, en l’état, plutôt rassurante, la publication de cette étude suscite un certain émoi, plusieurs symptômes de l’infection faisant penser à ceux du Sars-CoV-2 et craindre une nouvelle pandémie. Sur Twitter, le Pr François Balloux, spécialiste de l’évolution des pathogènes et professeur de biologie au sein du University College de Londres, s’est chargé de déminer le terrain.
Selon lui, le virus Langya (LayV) ne semble pas présenter de risque mortel, contrairement à certains autres virus de la famille des henipavirus. Il ne semble pas non plus avoir un potentiel pandémique. « À ce stade, LayV ne ressemble pas du tout à une répétition de Covid-19 », rassure le spécialiste. « Mais il s’agit d’un nouveau rappel de la menace imminente que représentent les nombreux agents pathogènes circulant dans les populations d’animaux sauvages et domestiques et qui ont le potentiel d’infecter les humains ». De leur côté, les auteurs de l’étude estiment que des recherches plus approfondies pour comprendre cette infection sont nécessaires.
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Source : NEJM, compte Twitter du Pr François Balloux - Août 2022
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet