Lasers, radiofréquences, lipolyse : l’ANSES sonne l’alarme
20 mars 2017
Kovalchynskyy Mykola/shutterstock.com
Souffrir au nom de la beauté… pourquoi pas ! Mais il y a des limites. En effet, certaines tendances comme l’épilation permanente et la lipolyse (technique employée pour atténuer les graisses mal logées) peuvent entraîner des réactions inflammatoires. Voire des brûlures ou des érythèmes. Face à ces effets indésirables avérés, l’ANSES* recommande une nouvelle réglementation sanitaire de ce marché en pleine expansion.
Saisie par 4** autorités, l’ANSES préconise une nouvelle réglementation encadrant l’usage des appareils esthétiques. Une mesure prise suite à la déclaration d’un risque sanitaire bien réel. En effet les lasers employés pour l’épilation durable, mais aussi les radiofréquences et la lumière pulsée peuvent induire « des réactions inflammatoires immédiates, localisées, de faible intensité et de faible durée », rapporte l’ANSES. Autres symptômes, des « sensations de brûlures et des douleurs modérées voire des brûlures cutanées profondes et oculaires ».
De son côté, la lipolyse (dégradation des tissus lipidiques) « engendre des douleurs, des inflammations mais aussi une hyper ou une hypo-pigmentation transitoire, d’acné ou de croûtes ». Et ce en cas « d’utilisation de diode laser ou de massages mécaniques. La cryolipolyse, technique amincissante par le froid, va jusqu’à favoriser un érythème ou un œdème en plus du pic de douleur.
La survenue de ces effets indésirables est fonction de la sensibilité cutanée propre à chacun. Mais aussi de la qualité des appareils. L’explosion de ce phénomène entraîne un nombre croissant d’appareils non homologués sur le marché. Et ce n’est pas tout. « Les principes de fonctionnement et l’efficacité de certains de ces appareils ne sont pas démontrés », continue l’ANSES.
Lutter contre la carence d’efficacité et de sécurité
Mais que répondre face à l’expansion du business de la beauté associée à leurs risques sanitaires ? Pour renforcer la sécurité de ce marché, l’Agence propose de soumettre ces appareils esthétiques à la même règlementation que les dispositifs médicaux « afin de garantir des niveaux d’efficacité et d’innocuité satisfaisants ». Autre recommandation, imposer « l’information obligatoire préalable des personnes qui s’exposent à des actes à visée esthétique ».
Troisième point, faire un pas vers l’interdiction pure et simple de ces dispositifs dans certains cas. Il s’agirait alors « d’étudier la pertinence d’une mesure de non-utilisation de tels appareils, dans un contexte professionnel, sur les mineurs ou avant un âge à définir ». Dernière mesure pour une meilleure perception du risque sur le long terme, « évaluer les effets éventuels sur la santé des professionnels pratiquant ces actes, (…), exposés aux agents physiques, aux fumées et autres émanations ».
*Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail
** La Direction générale de la santé (DGS), la Direction générale du travail et la Direction générale de la prévention des risques et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
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Source : Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, le 20 mars 2017
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet