L’autisme, un trouble encore incompris
01 avril 2022
Malgré le travail de sensibilisation des associations au sujet de l’autisme ces dernières années, ce trouble du neurodéveloppement reste largement méconnu et surtout incompris. Complexe, il est difficile à aborder. A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation ce 2 avril, le Pr Catherine Barthélémy apporte un nouvel éclairage sur ce sujet.
Chez les personnes autistes « le réseau nerveux destiné à décoder l’environnement et les signaux pour communiquer avec les autres est réglé autrement », explique le Pr Catherine Barthélémy, directrice du groupement « Intérêt scientifique autisme et troubles du neurodéveloppement ». Ce qui fait qu’elles ont « des difficultés à être avec les autres, à s’ajuster à la relation sociale et aussi à s’adapter au changement et à l’environnement », poursuit-elle. Cette altération est « source d’inconfort qui peut aller jusqu’à l’angoisse et provoquer des troubles du comportement ». Mais il existe divers degrés d’atteinte, expliquant l’usage du terme « spectre autistique ».
Ainsi, « à un bout du spectre certaines personnes ne développent pas de langage du tout, et à l’autre bout, d’autres présentent des aptitudes exceptionnelles dans divers domaines et réussissent à compenser leurs difficultés », décrit-elle. Cette diversité des manifestations d’un même trouble rend difficile la compréhension par les autres. D’autant que chez de nombreuses personnes concernées, il est invisible. « Il arrive souvent que les collègues ou camarades de classe estiment qu’il s’agit d’une volonté d’éviter toute interaction sociale de leur part », indique Catherine Barthélémy.
Des portraits pour faire connaître
C’est pourquoi il est essentiel de poursuivre le travail de sensibilisation auprès du grand public, afin de lever le voile sur ces incompréhensions. La journée mondiale dédiée ce 2 avril a pour but « d’expliquer un peu mieux ce trouble pour que les gens soient moins désemparés face aux personnes autistes et osent davantage interagir avec elles », explique Eglantine Eméyé, présidente de l’association Un Pas Vers la Vie.
L’exposition photo organisée du 2 au 9 avril sur la Canopée des Halles, la façade de France Télévisions et la ville de Versailles a pour but de donner des clés de compréhension à ce sujet et à mettre en lumière une réalité encore trop méconnue. Plus de 100 portraits de personnes touchées par l’autisme – enfants et adultes autistes, parents, encadrants, fratries – seront ainsi exposés aux yeux des Francilien.ne.s à cette occasion.
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Source : interview du Pr Catherine Barthélémy de l’Université de Tours, directrice du groupement intérêt scientifique autisme et troubles du neurodéveloppement, membre de l’Académie de Médecine – interview d’Eglantine Eméyé, présidente de Un Pas Vers la Vie
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche