











Accueil » Santé Publique » L’automutilation est-elle contagieuse ?
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Se couper volontairement, se brûler, se cogner la tête contre les murs, se gifler… Le Collège royal des psychiatres britanniques explique que les actes d’automutilation « semblent être exécutés froidement, presque cyniquement. Mais quelqu’un qui a envie de s’automutiler est dans un état fortement émotionnel, en détresse et souffrant d’une perturbation intérieure insupportable. Certains prévoient leurs actes, d’autres agissent sans réfléchir. Quelques-uns ne le font qu’une fois, mais pour d’autres c’est une dépendance. »
Même si les recherches sous-estiment sans doute les chiffres de l’automutilation, un sur dix l’aurait déjà pratiquée. Elle semble plus courante chez les jeunes femmes, les minorités sexuelles ou encore chez ceux ayant subi des abus durant leur enfance.
Sachant que le suicide est plus probable chez une personne qui a été exposée au suicide d’un proche, des chercheurs de l’Université d’Ottawa ont voulu savoir si cela était aussi valable pour l’automutilation. Pour cela, ils ont utilisé des données recueillies en 2014 auprès de plus de 1 400 adolescents ontariens âgés de 14 à 17 ans. Ils ont ainsi observé qu’à la question « Est-ce que l’un de vos amis s’est déjà auto-infligé des blessures sans intention suicidaire? », ceux qui avaient répondu positivement étaient 2 à 3 fois plus susceptibles de passer eux-mêmes à l’acte.
Pour les auteurs, comme pour le suicide, « des mesures sociétales devraient être mises en place afin de protéger les populations vulnérables ». Même s’ils concèdent qu’elles ne seront pas évidentes à mettre en place.
Source : Université d’Ottawa, 1er octobre 2020
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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