Le binge drinking, un obstacle à la maturation du cerveau
06 mai 2015
La consommation répétée d’alcool au cours de l’adolescence aurait bien des répercussions à long terme. Des chercheurs américains montrent qu’elle entraînerait des modifications cellulaires au niveau du cerveau, alors que celui-ci est encore en phase de maturation. Chez le rat en tout cas…
Le Pr Scott Swartzwelder et son équipe du Duke University Medical Center, à Durham (Etats-Unis) ont exposé des rongeurs considérés comme adolescents, à différents niveaux de consommation d’alcool. Dans une deuxième phase de l’étude, ils ne leur en ont plus donné jusqu’à l’âge adulte.
Pour mesurer les effets cérébraux, les scientifiques ont travaillé à partir d’un mécanisme appelé la potentialisation à long terme (PLT). Elle consiste à appliquer des stimuli électriques au niveau de l’hippocampe dans le but de mesurer la plasticité des synapses. Autrement dit, leurs aptitudes à communiquer entre elles. Dans les faits, plus cette LPT est élevée, plus les capacités d’apprentissage et de mémorisation le sont également.
Les auteurs montrent que cette LPT diminue bien plus rapidement chez les rats adultes qui ont été exposés à l’alcool au cours de leur adolescence. Ils ont également observé des « bouleversements structurels » au niveau cellulaire.
« Au cours de l’adolescence », explique Swartzwelder « il se passe quelque chose dans le cerveau des consommateurs d’alcool qui modifie l’apparence de cellules. Comme si elles restaient immatures. Les jeunes gens doivent l’avoir à l’esprit avant de se lancer dans des épisodes de binge drinking ».
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Source : Alcoholism : Clinical Research, 27 avril 2015
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon