Le cancer du pancréas toujours plus meurtrier

16 novembre 2018

A l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer du pancréas qui s’est tenue ce 15 novembre, un travail européen souligne que les taux de mortalité de ce type de cancer ont augmenté de 5% entre 1990 et 2016. Il s’agit de la plus forte augmentation parmi les cinq tumeurs les plus meurtrières. En cause : le manque de financement dédié à la recherche.

Le cancer du pancréas touche chaque année 11 600 personnes en France et ces chiffres augmentent. Détecté souvent tardivement en l’absence de signes cliniques distinctifs, il est malheureusement un cancer agressif qui risque de devenir, selon les estimations, la 2e cause de mortalité par cancer d’ici 2030.

Un travail européen mené par l’United European Gastroenterology (un regroupement de sociétés européennes concernées par la santé digestive) confirme cette donnée. Le cancer du pancréas présente le taux de survie le plus bas de tous les cancers en Europe. Responsable de plus de 95 000 décès dans l’UE chaque année, la durée de survie médiane au moment du diagnostic est de 4,6 mois seulement. Ainsi, le taux de mortalité a augmenté de 5% entre 1990 et 2016 !

Problème, selon les experts, « la recherche dédiée au cancer du pancréas ne représente que 2% des sommes allouées à la recherche en cancérologie en Europe. Pour établir des diagnostics plus précoces et améliorer les traitements, nous devons maintenant entreprendre des recherches plus fondamentales ». Les scientifiques appellent en outre l’Union européenne à monter le chemin en matière de financement.

La piste du microbiote

Les chercheurs expliquent ainsi que la recherche pourrait donner rapidement de bons résultats. Après quarante ans de progrès limités dans la recherche sur le cancer du pancréas, ils affirment que de nouvelles options de traitement pourraient enfin être à l’horizon, et ce en s’intéressant au microbiote du pancréas. En fait la population microbienne d’un pancréas cancéreux est environ 1 000 fois supérieure à celle d’un pancréas non cancéreux et des recherches ont montré que le retrait des bactéries de l’intestin et du pancréas ralentissait la croissance du cancer et « reprogrammait » les cellules immunitaires pour réagir contre les cellules cancéreuses.

  • Source : United European Gastroenterology, 15 novembre 2018

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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