Le chien, cerbère de nos nuits…

21 décembre 2012

Voilà une histoire belge… à dormir debout. C’est celle d’une patiente de 35 ans souffrant de multiples affections, dont la narcolepsie. Elle éprouvait donc un irrépressible besoin de s’endormir à tout moment, où qu’elle soit. Confrontés à l’inefficacité des traitements médicamenteux qu’ils avaient mis en œuvre ses médecins ont eu l’idée de lui prescrire la compagnie… d’un chien. Sa mission : la maintenir éveillée pour qu’elle puisse enfin, conserver une vie sociale. Et cela semble fonctionner.

A 35 ans donc, cette malade souffrait de phases aigues de somnolence diurne. Il faut dire qu’elle cumulait les atteintes. Bipolaire, elle est également victime de narcolepsie, sujette aux apnées du sommeil, et son indice de masse corporelle (IMC) se situe à 34. Très handicapantes, les « attaques » de sommeil qu’elle subit apparaissent entre 3 et 6 fois par jour. Voilà qui représente un obstacle conséquent à toute vie sociale. Un exemple : comme elle risque de ne pas se réveiller au bon arrêt, il lui est très difficile pour ne pas dire impossible, d’emprunter les transports en commun.

Un réveil au poil…

En désespoir de cause, des chercheurs de l’Université libre de Bruxelles en Belgique, l’ont mise en relation avec un organisme de chiens guide d’aveugles. Si sur le papier, l’idée paraît déroutante, les premiers résultats de cette initiative paraissent prometteurs. Le chien d’abord, a été formé à réveiller sa maîtresse à tout déclenchement d’un réveil, « même au prix si nécessaire, de 30 minutes de mordillages » précise le Dr Olivier Le Bon, du laboratoire de recherches psychiatriques de l’Université. Au final, l’animal s’est montré capable de la réveiller en cas de besoin, aux stations de métro ou de bus qui avaient été sélectionnées…

Pour les auteurs, « cette expérience a permis à la patiente de reprendre une vie sociale. Voilà qui pourrait bénéficier aux personnes souffrant de somnolence diurne, dont la qualité de vie est altérée et qui résistent aux traitements ».

  • Source : British Medical Journal, 13 décembre 2012 – Interview du Olivier Le Bon, 14 décembre 2012

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