Le chien, meilleur ennemi des… allergies ?

29 avril 2009

Le fait de vivre aux côtés d’un chien ou d’un chat dès leur plus jeune âge protège-t-il les enfants du risque d’allergies ? Des chercheurs allemands ont suivi pas moins de 9 000 de leurs petits concitoyens, de leur naissance jusqu’à l’âge de 6 ans. Résultat : la présence d’un chien aurait bien un effet protecteur.

Joachim Heinrich et ses collaborateurs à Munich, ont interrogé les parents de ces enfants pour connaître leurs éventuelles manifestations allergiques (eczéma, asthme, rhinite allergique) et déterminer leur degré de contact avec des chiens. Ils ont également collecté des échantillons de sang chez plus de 3 000 petits, et même mesuré les concentrations en endotoxines des matelas de 2 000 familles. Vraiment les grands moyens !

Résultat, « la présence d’un chien à la maison au cours de la petite enfance, est associée à un taux significativement plus faible de sensibilisation aux pollens et aux allergènes inhalés. Mais pas à une sensibilisation spécifique aux poils de chien », explique Heinrich. Il y a donc bien protection contre les allergies, sans augmentation du risque d’allergie aux poils de chien.

Selon lui, cette protection pourrait être induite de manière indirecte. Le conditionnel en effet est de rigueur… Pour Joachim Heinrich, cet effet protecteur s’expliquerait par le fait que les enfants ayant un chien à la maison sont très exposés, « à un certain nombre de germes véhiculés sur les poils de leurs compagnons. L’exposition précoce à de multiples agents infectieux pourrait donc stimuler la maturation du système immunitaire ».

Les jeunes parents doivent-ils pour autant acquérir un chien ? « Tant que nous ne comprendrons pas mieux les mécanismes sous-jacents à cet effet protecteur, nous ne pourrons proposer aucune recommandation », rétorque le chercheur. En attendant, pour savoir si cet effet bénéfique perdure, Heinrich a d’ores et déjà programmé une nouvelle analyse. Elle se déroulera lorsque les bambins auront atteint l’âge de 10 ans.

  • Source : European Respiratory Journal, Vol.31, N°5

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