Le chômage est-il un facteur de risque d’infarctus ?

22 novembre 2012

Le chômage, phénomène en pleine expansion dans un contexte de crise économique, est une épreuve douloureuse par ses répercussions financières, sociales et psychologiques. Une équipe américaine a montré, au terme d’une large étude, que la perte d’un emploi augmenterait également le risque d’infarctus du myocarde.

Le Dr Matthew E. Dupre et ses collègues, de la Duke University à Durham (Caroline du Nord) ont étudié les données concernant 13 451 Américains de 51 à 75 ans. Extraites de la Retirement Study menée entre 1992 et 2010, ces informations leur ont permis de comparer les parcours professionnels aux risques d’accident cardiovasculaire.

Aussi dangereux que le tabac et le diabète

« Licenciements et périodes de chômage se sont avérés être des facteurs associés à un risque accru d’infarctus du myocarde », indiquent les auteurs. En effet, les individus ayant perdu leur emploi à une seule reprise, présentaient déjà un niveau de risque supérieur de 22% à celui de travailleurs n’ayant jamais connu le chômage. Et le danger était d’autant plus important que la personne avait subi plusieurs licenciements et de multiples périodes sans travail. En effet, dans ce cas le risque d’ infarctus du myocarde a augmenté de 63%.

« Nous avons même découvert que les risques associés à de multiples licenciements étaient aussi élevés que ceux entraînés par les facteurs de risque les mieux connus (d’infarctus du myocarde), comme le tabac, le diabète et l’hypertension », précise Dupre. Les auteurs ne se sont pas penchés sur les mécanismes expliquant ces corrélations. Toutefois, « d’autres études devraient être menées dans ce sens, afin de mettre au point des stratégies de prévention », conclut-il.

  • Source : JAMA ans Archives Journals, 19 novembre 2012 - INSEE, consulté le 19 novembre 2012

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