Le cœur qui bat la chamade… fardeau des temps modernes
29 décembre 2011
« Le coût humain et social de la fibrillation auriculaire est trop lourd », a récemment expliqué le Pr André Vacheron devant l’Académie nationale de Médecine. Ce cardiologue parisien – académicien et ancien président de la Fédération nationale de Cardiologie – a fait ses comptes : entre sa prise en charge et celle de ses complications – dont la plus fréquente est l’accident vasculaire cérébral (AVC) – cette affection coûte chaque année « 2,5 milliards d’euros à l’Assurance-maladie ».
La fibrillation auriculaire, c’est le résultat notamment de contractions anarchiques et rapides des oreillettes du coeur. C’est aussi la plus fréquente des arythmies cardiaques, puisqu’elle touche entre 1% et 2% de la population générale. Son incidence toutefois, augmente avec l’âge. A tel point qu’un Français de plus de 80 ans sur dix est concerné.
Le coût de sa prise en charge – 2,5 milliards d’euros par an donc – résulte de l’addition des sommes représentées par les « hospitalisations qu’elle entraîne, les explorations et les traitements souvent coûteux » qui y sont associés.
Changement de cap en vue, grâce à l’arrivée de nouveaux traitements
« Actuellement, la prévention des complications de la FA passe par la prise d’anticoagulants au long cours », poursuit André Vacheron, qui fait notamment référence aux antivitamines K (AVK). « Cependant, le risque d’AVC ischémique ou hémorragique des malades sous AVK est loin d’être négligeable quand l’anticoagulation est mal contrôlée ». Ce qui n’est pas rare. Ces médicaments, certes efficaces, sont en effet difficiles à manier. Ils nécessitent des contrôles réguliers de la formule sanguine, mais en dépit de ces précautions ils sont à l’origine chaque année, de 12,3% des hospitalisations pour accident thérapeutique lié aux médicaments. Soit un total de 17 000 par an, avec un bilan de pratiquement 4 000 décès !
Aux membres de l’Académie nationale de Médecine, André Vacheron a ainsi expliqué pourquoi il fonde des espoirs particuliers sur l’arrivée de nouveaux anticoagulants oraux. Et pour cause, « ils ne nécessitent pas de contrôles sanguins réguliers » et sont apparemment, beaucoup plus maniables que les traitements actuels. Depuis 50 ans, c’est la première fois que l’anticoagulation est le théâtre d’une innovation majeure.
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Source : La Lettre de l’Académie nationale de Médecine n° 45, novembre 2011 – Académie nationale de médecine, Séance thématique dédiée à la fibrillation auriculaire, 17 mai 2011 - Haute Autorité de Santé, Synthèse des Recommandations professionnelles, avril 2008