











Dans le Lancet, un médecin britannique conte l’histoire tragique d’un patient de 47 ans décédé d’une curieuse pneumonie. Ses premiers symptômes étaient survenus 24 heures après qu’il eut dispersé du compost, dans son jardin…
Comme l’explique le Dr David Waghorn, de l’hôpital de High Wycombe près de Londres, son patient a été admis « alors qu’il présentait divers symptômes depuis plusieurs jours : toux grasse, crachats, douleurs thoraciques et gêne respiratoire. Il avait une température de 38°C et la radiographie pulmonaire a révélé la présence de nodules de différentes tailles ». Il est décédé le jour suivant son admission « après une dégradation subite de son état ».
L’homme en question exerçait la profession de soudeur. Il fumait en moyenne dix cigarettes par jour et son dossier médical ne comportait pas d’antécédents particuliers. Les prélèvements sanguins n’ont rien révélé d’anormal mais l’analyse de ses expectorations a traduit la présence du champignon Aspergillus fumigatus.
Interrogée par les médecins, sa femme a signalé que les symptômes de son mari étaient apparus 24 heures après qu’il eut dispersé du compost dans le jardin familial. Or Aspergillus fumigatus est bien l’un des constituants de ce mélange de matières organiques et végétales, utilisé comme engrais.
Une activité à risque pour les patients immunodéprimés
Le jardinier amateur avait en fait, inhalé des spores de ce champignon. Et c’est ce qui l’a amené à décéder d’une aspergillose. Un cas de figure « rare », prend soin de souligner le Dr David Waghorn. Cette maladie frappe le plus souvent des patients immunodéprimés. « Cela ne semblait pas le cas de ce patient, mais son tabagisme et sa profession avaient dû fortement dégrader l’état de ses poumons, augmentant ainsi sa vulnérabilité ».
Comme nous l’explique le Dr Valérie Demange de l’Institut national de Recherche et de Sécurité (INRS), « les effets sur la santé des activités de compostage sont encore très peu documentés. Il semble toutefois que les marqueurs biologiques soient plus élevés chez les travailleurs des centres de compostage que chez les autres ». Les symptômes associés sont eux, bien connus : toux, gène respiratoire et picotements dans les yeux.
Ils concernent toutefois des personnes exposées plusieurs heures par jour aux moisissures et bactéries des composts. Autrement dit, les jardiniers amateurs et en bonne santé, peuvent être rassurés. En l’état actuel des connaissances, les risques sanitaires ne seraient pas jugés suffisamment élevés pour recommander par exemple, le port d’un appareil de protection respiratoire.
Source : The Lancet, Vol.371, n°9629 – Interview du Dr Valérie Demange (INRS) – Ministère de l’Agriculture
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