Le cyberharcèlement augmenterait les troubles alimentaires
26 septembre 2023
Selon une étude menée auprès d'adolescents américains, les victimes, mais aussi, plus surprenant, les auteurs de cyberharcèlement seraient plus exposés aux troubles alimentaires.
Intimidations en ligne, insultes, moqueries, menaces, diffusion de rumeurs… En France, selon l’association e-enfance, 20 % des 6-18 ans ont déjà été confrontés à une situation de cyberharcèlement.
Téléphones portables, messageries instantanées, forums, tchats, jeux en ligne, réseaux sociaux… les moyens d’harceler sont multiples, et les conséquences nombreuses. Les adolescents victimes de cyberharcèlement peuvent ainsi ressentir toute une gamme d’émotions négatives, comme la tristesse ou la colère. Ces victimes sont également plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé mentale (dépression, pensées suicidaires…).
Des troubles de l’alimentation chez les harcelés… et les harceleurs
Le cyberharcèlement se concentre souvent sur l’apparence corporelle et le poids. Dans une étude publiée récemment dans l’International Journal of Eating Disorders, des chercheurs américains se sont intéressés à d’éventuelles conséquences alimentaires. Ils ont pour cela interrogé près de 12 000 adolescents âgés de 10 à 14 ans.
Premier constat, 10 % des jeunes interrogés déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement en ligne. Autre observation, être victime était intimement lié à une inquiétude concernant la prise de poids et à l’estime de soi. Ce qui pouvait se traduire par des comportements visant à éviter la prise de poids ou au contraire par une frénésie alimentaire.
Mais, élément plus surprenant, les auteurs ont également présenté les mêmes troubles liés à l’alimentation, à l’exception des comportements pour empêcher la prise de poids. Une première pour les auteurs. « Nous ne connaissons pas d’études antérieures évaluant l’association directe entre la perpétration du cyberharcèlement et les troubles de l’alimentation, ni les mécanismes qui pourraient expliquer de telles associations. »
« Les adolescents devraient limiter les réseaux sociaux qui encouragent les troubles de l’alimentation et les comparaisons physiques », concluent-ils. « Quant aux parents, ils devraient être attentifs aux faits de harcèlement dont pourraient se rendre coupable leurs enfants et à les encourager à le signaler lorsqu’un fait de harcèlement se produit ».