Le cycle infectieux de la tuberculose élucidé !
19 juillet 2001
Des chercheurs français ont découvert le mécanisme utilisé par Mycobacterium tuberculosis pour migrer dans l’organisme.
Les travaux menés par l’équipe de Camille Locht, de l’Unité Inserm 447 à l’Institut Pasteur de Lille, montrent que la bactérie utilise les cellules pulmonaires – les pneumocytes – pour se disséminer dans le corps.
La coupable est une protéine située à la surface de la bactérie, qui porte le doux nom d’heparin-binding haemagglutinin adhesine. L’HBHA pour les intimes. Elle interagit avec les cellules pulmonaires et, quittant les poumons, permet à la bactérie de migrer vers d’autres organes.
La découverte des chercheurs lillois est porteuse d’espoirs importants. Elle peut en effet ouvrir la voie vers de nouveaux traitements contre une maladie qui, aujourd’hui encore, tue chaque année près de trois millions de personnes et en infecte dix millions. Par ses formes pulmonaires mais aussi extra-pulmonaires. Car il existe des tuberculoses osseuse, cérébrale, hépatique…
Aujourd’hui, ces travaux apportent la preuve que la protéine HBHA est nécessaire à la dissémination extra-pulmonaire de la bactérie. Mieux encore. En injectant des anticorps artificiels spécifiques de cette protéine à des souris, les chercheurs lillois sont parvenus à bloquer le bacille dans les poumons.
Voilà qui pourrait déboucher sur la mise au point de traitements préventifs destinés à confiner l’infection au poumon, évitant l’infection d’organes comme le cerveau, les os, le foie ou la rate… Et ce n’est pas tout : les travaux menés à Lille ont démontré que Mycobacterium leprae, l’agent de la lèpre, porte elle aussi la protéine HBHA…