Le délicat transport du génome par le spermatozoïde

31 juillet 2013

Un spermatozoïde. ©Inserm/Denise Escalier

Les spermatozoïdes sont des cellules germinales hautement spécialisées. Elles ont pour objectif principal de transporter l’ADN de l’homme vers le gamète de la femme – l’ovule – dans le but de développer un embryon. Une équipe de l’INSERM basée à Grenoble vient de mettre au jour le mécanisme complexe par lequel ces microscopiques cellules mâles véhiculent tant d’informations génétiques. Impressionnant !

« Pour quitter l’organisme mâle et atteindre l’œuf, le génome mâle véhiculé par le spermatozoïde subit de nombreuses transformations », explique Saadi Khochbin, auteur de l’étude, et membre de l’unité mixte de recherche 823 « Centre de recherche Institut Albert Bonniot » (INSERM/Université Joseph Fourier) à Grenoble. Mais pour compacter le génome afin qu’il soit préservé lors de son transport, une petite protéine- une histone particulière baptisée TH2B – joue un rôle primordial.

Une logistique en miniature

Cette petite protéine ‘organisatrice’ « dirige l’empaquetage compact, très précis et spécifique du génome mâle », expliquent les auteurs. Pour ce faire, « elle se fixe à l’ADN au cours de la spermatogenèse et lui donne une configuration spéciale requise pour son compactage final ». Le génome paternel quitte ainsi l’organisme mâle et atteint l’œuf. Les chercheurs ont également montré que TH2B est aussi présente dans l’ovule. Là, « elle participe, après fécondation, au ré-empaquetage du génome mâle dès son entrée dans l’œuf ».

« Nous avons découvert un élément important dans la transmission de l’information génétique paternelle qui participe non seulement à son conditionnement pour une expédition par l’organe reproducteur mâle mais également à sa réception par la cellule femelle », se réjouit Saadi Khochbin. Ces travaux améliorent la compréhension de l’infertilité et permettent d’espérer une optimisation de l’Assistance médicale à la Procréation (AMP).

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : INSERM, CNRS, Université Joseph Fournier, Grenoble, 24 juillet 2013

Aller à la barre d’outils