Le deuil au travail : un guide pour les entreprises
22 juin 2023
Le deuil est une épreuve. Et celle-ci ne s’arrête pas à l’entrée du lieu de travail. C’est la raison pour laquelle l’association Empreintes a mis au point un guide destiné aux entreprises, afin qu’elles accompagnent au mieux leurs salariés face à la perte d’un proche.
Un salarié sur deux a été confronté à un deuil dans le cadre professionnel et un manager sur trois a eu un collaborateur en deuil dans son équipe. Ces simples données, issues du baromètre CREDOC-Empreintes-CSNAF « Les Français face au deuil » 2021 pour l’association Empreintes, révèlent l’importance de ce sujet pourtant largement méconnu et/ou ignoré. La mort d’un proche ou celle d’un collègue fragilise et peut avoir de lourdes conséquences sur la vie de la personne endeuillée, et ce pendant une longue période.
Or « le deuil ne s’efface pas lorsque le travailleur passe la porte de son lieu de travail », souligne l’association. C’est donc dans le but d’améliorer la prise en compte de cette épreuve au sein des entreprises qu’Empreintes publie son guide « Deuil au travail : comment l’accompagner », destiné aux chefs d’entreprise, aux DRH et RRH, aux acteurs de la santé et du travail social, et aux managers.
Pratiques à adopter, pratiques à éviter
Un guide nécessaire au vu du constat global. En effet, 34 jours d’arrêt de travail par an en moyenne sont liés à un deuil et 11% des salariés finissent par quitter leur emploi. Sans compter que « 80% des actifs en deuil trouvent le soutien de leur service ressources humaines inutile ou inadapté », souligne l’association. Donc, « pour être aidantes, certaines conduites managériales essentielles sont à anticiper afin que le travail soit un espace à la fois soutenant et vigilant lorsqu’un décès survient », développe le guide. Lequel fournit des clés et des fiches repères sur « Comment mener un entretien avec un collaborateur qui vient de perdre un proche ? » ou encore « Quelles démarches mener et comment en informer les proches ? »
Parmi les pratiques à adopter, le guide recommande notamment de « proposer, favoriser ou organiser des rituels collectifs » et « valoriser le soutien entre collègues ». Il déconseille de « sous-estimer l’impact du décès d’un collaborateur sur certains collègues » ou encore de « changer radicalement d’attitude à son égard (surprotection, rejet) ».
Il est également essentiel de fournir les informations pertinentes à la personne concernée. « Par exemple, dire à un collaborateur : « vous avez le droit à tant de jours de congés légaux, auxquels s’ajoutent ceux de la branche ou de l’entreprise » sera plus aidant que de lui dire : « prenez tout votre temps », sans l’informer sur ses droits en matière de congés de deuil », explique Marie Tournigand, déléguée générale d’Empreintes.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le Guide du deuil au travail.