Le diabète, maladie de l’inégalité ?

12 novembre 2014

Annoncé comme l’épidémie silencieuse du XXIe siècle, le diabète continue inlassablement sa  progression. Le cap des 3 millions de patients traités par médicament est  désormais franchi en France. Dans le cadre de la Journée mondiale du diabète, ce 14 novembre, l’Institut de Veille sanitaire (InVS) consacre un numéro spécial de son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) à cette pathologie.

Dans cette édition sont compilées différentes études qui ne manquent pas d’interpeller. Ainsi rappelle-t-on que la maladie se répand particulièrement au sein des populations socialement et économiquement défavorisées. En 2012, des prévalences particulièrement élevées étaient confirmées dans les départements d’Outre-mer, dans les régions Nord et du Nord-Est de la métropole ainsi qu’en Seine-Saint-Denis.

Mais au sein même de la population diabétique, des inégalités se font ressentir, notamment sur certains recours aux soins (ophtalmologique ou encore bucco-dentaire). « Il est probable que cette  situation se soit aggravée depuis, alors que la France traverse une période de crise économique », analysent les auteurs du BEH.

Se brosser les dents pour… prévenir les complications

Dans son éditorial, Gérard Raymond, Secrétaire général de la Fédération française des Diabétiques explique que des gestes simples peuvent améliorer la qualité de vie des patients. Beaucoup l’ignorent, mais, « un brossage régulier des dents et une consultation dentaire annuelle peuvent éviter ou retarder la perte de dents (…) susceptible d’aboutir à une aggravation de l’état nutritionnel de ces personnes et donc de leur diabète. » Et de continuer, « suivre les recommandations du PNNS ne nécessite pas le recrutement  de professionnels de santé et permet de réduire les facteurs de risque de diabète de type 2. » Encore faut-il en prendre conscience…

Des prises en charge de plus en plus complexes

Pour Gérard Raymond, « la prise en charge des patients atteints de diabète exige une modification radicale des pratiques médicales. Ces dernières sont rendues particulièrement complexes par l’existence fréquente de multiples pathologies associées (maladies respiratoires chroniques, du foie, du pancréas…) ».

Ainsi est-il primordial « d’impliquer davantage dans le parcours de soin l’ensemble des acteurs médicaux, sociaux et associatifs, et bien sûr le patient lui-même. L’amélioration de sa qualité de vie ne dépend pas seulement de la stratégie  médicamenteuse, mais aussi de son projet de vie et de son environnement social, économique et culturel. »

  • Source : BEH, n°30-31, 12 novembre 2014

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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