Le foot, c’est déprimant…
08 février 2013
Trop de pression, synonyme de dpression… © Phovoir
Connaissez-vous Leonel Angel Coira ? Ce jeune bambin de 7 ans a fait parler de lui en août 2011 pour avoir signé un contrat avec le club de football du Real de Madrid. Repéré pour ses qualités au pied, il est en quelque sorte un placement qui rejoindra, peut-être un jour, l’équipe professionnelle. Ce cas extrême illustre avec quelle précocité sont enrôlées les futures stars du ballon rond. Une telle précipitation connaît son revers et une étude anglaise vient de montrer que ces jeunes prodiges étaient davantage à risque de burnout. Coup de projecteur.
Beaucoup d’appelés, peu d’élus. Voilà en substance comment le Dr Andrew Hill de l’Ecole des Sciences biomédicales de l’Université de Leeds résume la situation de ces jeunes footballeurs. En s’intéressant à 167 d’entre eux, issus de clubs de formation britanniques, il s’est aperçu qu’un quart souffrait de symptômes d’épuisement professionnel, autrement appelé burnout.
Pour le chercheur, pas de mystère, « ces jeunes doivent composer avec le perfectionnisme que leur imposent leurs entraîneurs, leurs parents et leurs coéquipiers. Certains ont déclaré subir des pressions, la peur de faire des erreurs… Beaucoup s’investissent trop espérant devenir le nouveau David Beckham. Nous avons observé des jeunes épuisés, tant sur le plan physique que moral.»
Dans les clubs anglais, certains joueurs sont repérés dès l’âge de 8 ans et doivent (re)faire leurs preuves chaque année pour prétendre devenir pro. « Le perfectionnisme est un moteur. Mais il peut aussi engendrer des difficultés personnelles lors d’un passage à vide. Les perfectionnistes sont par définition des éternels insatisfaits et donc à risque autodestructeur.» Hill conclut donc sur le fait que « le sport est un excellent moyen de développer l’estime de soi et de bonnes relations avec les autres. Mais il ne doit pas impacter le moral des jeunes ».
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet