Le foulard, jeu sans vainqueur

22 juin 2010

« Au moins 19 enfants sont décédés des suites du ‘jeu du foulard’ en 2009 en France, et déjà 9 en 2010 », plaide Françoise Cochet, présidente de l’Association des Parents d’Enfants accidentés par Strangulation, l’APEAS. Il n’est donc pas surprenant que l’association attende « avec impatience l’étude épidémiologique qui est en projet ».

Pratiqués dès la maternelle et jusqu’au lycée, ces jeux de strangulation qui sont motivés par la recherche de l’expérience du « départ » associé à la syncope, présentent des risques toujours sérieux pour la santé. Sérieux donc, et trop souvent vitaux…

Le jeu du foulard est le plus connu. Mais il existe bien d’autres dénominations pour évoquer ces jeux dangereux auxquels s’adonnent de nombreux enfants.

Le Rêve bleu, le Jeu de la Grenouille ou encore le Petit pont. Tous consistent à s’étrangler pour provoquer une apnée excessive, un évanouissement et des convulsions. Pleins d’imagination, les enfants inventent toujours de nouveaux termes pour raconter leurs expériences.

« Champion du monde de celui qui devient le plus violet », ou encore « se faire tomber en sieste » évoquent de manière imagée, la réalité de ces pratiques extrêmement dangereuses.

L’APEAS milite pour informer les parents et les professionnels de l’enfance. Selon sa présidente, certains signes ne trompent pas : « des maux de tête à répétition, des traces sur le visage ou le cou, sur les paupières ou dans le blanc de l’œil, ainsi que des bruits sourds provenant de la chambre de l’enfant, faisant penser à une chute ou à des convulsions ».

Ces jeux certes, n’entraînent pas toujours la mort. Ils peuvent être à l’origine de séquelles graves et permanentes : « Certains enfants perdent une partie de leur acuité visuelle, d’autres deviennent épileptiques, d’autres encore tombent dans le coma, ou deviennent paraplégiques voire tétraplégiques », fait valoir Françoise Cochet. Un véritable problème de santé dont elle demande qu’il fasse l’objet d’une référence spécifique. « Pour que les décès ne soient plus relégués dans les cases ‘accident domestique’ ou ‘suicide inexplicable’ », demande la présidente de l’APEAS.

  • Source : Interview de Françoise Cochet, APEAS, 21 juin 2010.

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