Le goût, entre expérience et maturité

30 juin 2014

Se faire plaisir… en finesse ! C’est dans cet objectif que Coca-Cola vient de lancer en France une nouvelle marque de boissons pétillantes. Baptisée Fïnley, elle présente la particularité de cibler une population bien spécifique : les 25-55 ans ! Celle des palais que la sociétéqualifie de… « matures » ! Le goût serait-il une question d’expérience ? 

La langue est l’organe du goût par excellence. Et pour cause, elle est recouverte de 900 papilles gustatives. Elles nous permettent de reconnaître les goûts, de les apprécier… ou non. Ces papilles se renouvellent tous les dix jours.

Elles apparaîtraient alors que Bébé est encore dans le ventre de sa mère ! Aux alentours de la 12e semaine. Le fœtus ne tarde d’ailleurs pas à utiliser ses nouveaux bourgeons gustatifs en avalant le liquide amniotique. Un délice, d’autant plus que son goût évolue en fonction de ce que Maman mange. Le liquide amniotique poserait en quelque sorte les bases du gout et développerait une appétence pour telle ou telle saveur.

Après la naissance, le lait maternel prolonge cette éducation des papilles. Son goût change également selon le contenu de l’assiette de maman. D’une manière générale, « la première sensation ressentie chez l’enfant est le sucré », nous explique Florence Foucaut, diététicienne-nutritionniste, membre de l’Association française des Diététiciens nutritionnistes (AFDN). « Viennent ensuite dans l’ordre et de façon progressive : le salé, l’acide et l’amer ».

L’éducation au goût

Comme l’ont également montré les auteurs de l’étude OPALINE réalisée par l’INRA auprès de 300 couples mères-enfants entre 2005 et 2010, la période de la diversification est primordiale pour la formation des préférences gustatives. Au même titre que les pratiques alimentaires au sein du foyer.

Florence Foucaut insiste d’ailleurs sur l’importance de « l’éducation au goût ». Le processus d’apprentissage et de socialisation du goût intervient au cours de l’enfance. Ensuite, les habitudes prises avant six ans se prolongeraient tant à l’adolescence que chez le jeune adulte. Voilà pourquoi il est primordial, d’avoir accès à une grande variété de nourriture dans la toute première enfance.

Cette approche diversifiée et la grande variété d’aliments à laquelle nous sommes confrontés contribuerait ainsi à nous forger notre expérience, à stimuler nos sens et à les affiner. Un peu à la manière des œnologues qui avec l’entraînement parviennent à une perception gustative très élaborée. Et il semble que les marketeurs et les industriels l’aient bien compris également. Histoire de nous faire apprécier ce qu’ils appellent la « subtilité des saveurs ». Le goût, serait donc en quelque sorte, une histoire d’inné mais aussi d’acquis.

  • Source : Interview Florence Foucaut, 21 mai 2014 - Coca Cola France, mai 2014

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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