Le jeûne séquentiel, c’est pour qui ?

22 mars 2022

Faire trois repas par jour pourrait bien ne pas convenir à tout le monde. C’est notamment le cas des personnes présentant un terrain métabolique perturbé. Pour ces individus, laisser le temps au corps de digérer permettrait de conserver la santé. Explications.

« Dans nos sociétés riches, nous mangeons beaucoup, souvent trop », note le Dr Didier Chos, président et fondateur de l’IEDM (Institut européen de diététique et de micronutrition). La plupart d’entre nous a ainsi l’habitude de faire au moins trois repas par jour. Et pas toujours des repas légers. Or réduire le nombre de prises alimentaires et surtout, les espacer davantage pourrait être bon pour la santé, et allonger la longévité. C’est en tout cas ce que certaines études ont pu montrer. Mais sans aller jusqu’à généraliser le conseil à tous, le Dr Chos souligne que le jeûne séquentiel – ou fasting – est recommandé pour les personnes sujettes aux troubles métaboliques ou en situation de pré-diabète. « C’est typiquement le cas des hommes présentant une bedaine », explicite-t-il.

Une quinzaine d’heures sans manger. Pour améliorer le régime et l’équilibre alimentaire et métabolique de ces patients, « nous leur proposons d’éviter la prise de glucides de manière répétée dans la journée », précise Didier Chos. Concrètement, retirer un des trois repas et laisser ainsi davantage de temps entre les deux prises alimentaires restantes. Il s’agit de jeûner plus longuement, donc ne pas manger. « Idéalement, ils peuvent prendre leur dîner à 20h, puis ne rien manger le matin, à part un thé ou un café et ne redéjeuner qu’à midi », ajoute-t-il. Ainsi, il y a une quinzaine d’heures entre deux repas.

L’intérêt ? « Eviter toute prise de glucides pendant 15h par jour permet de relancer le métabolisme de lipolyse », résume le Dr Chos. Mécanisme pour lequel l’organisme de ces patients a besoin de plus de temps. « Comme ils sont insulo-résistants, ils ont tendance à avoir un élargissement de la phase post prandiale et par conséquent ils n’arrivent jamais à finir leur digestion », poursuit-il. La phase insulinique est tellement longue que le matin après une nuit de digestion, « ils ne sont toujours pas en phase de lipolyse lorsqu’ils remangent déjà ». Ils sollicitent donc en permanence leur pancréas pour produire de l’insuline. Ce qui favorise le développement d’un diabète. Cette pause supplémentaire est donc nécessaire pour une meilleure régulation métabolique.

  • Source : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Ecrit par : Interview du Dr Didier Chos, président et fondateur de l'IEDM (Institut européen de diététique et de micronutrition), février 2022

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