











Accueil » Santé Publique » Médicaments » Le médicament victime des politiques ?
Le médicament, ses inventeurs, ses fabricants, ses prescripteurs et ses consommateurs ont-ils tous tort contre les politiques? Cest à croire car les petites phrases ou les gros bras -de fer- à ses dépends ne manquent pas en ce moment. Et pas quen France
Il sen faut même de beaucoup ! Ladministration Bush par exemple paraît agir de façon si brouillonne que certains lui demandent darrêter de tirer sur le pianiste ! Ce nest pas que les politiques veuillent gêner le développement de ce secteur industriel. Il semblerait même plutôt que ce soit le contraire. Mais ils en feraient presque un peu trop !
Premier marché pharmaceutique mondial avec 184 milliards de dollars dépensés en 2003 et 519 milliards prévus en 2013, les USA font figure de pays de cocagne pour le médicament. Ladministration semble même considérer ces performances comme un facteur de croissance et de richesse.
Pas comme le Français Yves Bur, député du Bas-Rhin et animateur du groupe médicament à lAssemblée nationale. Il estime dans une pure logique comptable, que les 15,4 milliards deuros dépensés en France sont excessifs. Sans proposer dautre argumentation scientifique ou médicale. Lors du dernier Medec, il a également livré sa vision du médicament demain. Il le voit avec un rôle « toujours central dans les stratégies thérapeutiques, mais pas contre les grands fléaux. Surtout dans la lutte contre les maladies chroniques. » Cest oublier sans doute, les apports de la recherche industrielle dans la lutte contre le VIH tous les traitements actuels en sont issus ou le SRAS. Puisque là encore, les rares progrès thérapeutiques sortent aussi de laboratoires privés
USA-Maroc: le bras de fer?
Outre-Atlantique et compte tenu que la contrefaçon atteint des proportions exponentielles de source industrielle 90% du Viagra vendu en ligne serait contrefait ! – une task-force spéciale de la FDA vient de recommander lutilisation des NTIC dans la chasse aux contrefacteurs. Tout est bon, y compris linclusion de puces à radiofréquences dans les étiquettes, les boites ou les médicaments eux-mêmes. Lindustrie est invitée à mettre en place ces dispositifs à léchéance 2007. Une défense efficace ? Cest à souhaiter. Car elle ne manquera pas de peser un peu plus sur les prix des médicaments
vendus aux pays en développement.
Dans le même temps la négociation dun accord de libre-échange entre les USA et le Maroc provoque une émotion considérable. Car il imposerait sil était adopté, des clauses en contradiction avec les accords sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), connus en anglais sous lacronyme TRIPS.
Basée à Washington, lONG Human Rights Watch dénonce ce projet et particulièrement une clause portant la durée de protection conférée par les brevets de 20 à
près de 30 ans. Dans une lettre au Représentant américain au Commerce Robert B. Zoellick, elle exhorte les Etats-Unis à « ne pas utiliser ces négociations comme une occasion pour limiter la capacité du Maroc à utiliser les règles existantes du commerce mondial pour étendre laccès aux médicaments contre le VIH/SIDA. » Elle nest pas seule dans son combat. Une douzaine de parlementaires européens ont lancé une pétition dans le même sens. Au milieu de tous ces règlements de comptes, certains professionnels du médicament paraissent se sentir mal à laise
Sources : BMJ, vol 328 p. 727, Medec 2004 Paris 16-19 mars 2004
Source : WHO/UNICEF, 23 March 2004
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