Le niveau d’étude ne protègerait pas du risque de démence

11 février 2019

Différents travaux ont déjà montré qu’un niveau d’études élevé créait une « réserve cognitive » éloignant ainsi le risque de démence. Un récent travail américain s’inscrit en faux. Les auteurs affirment que l’éducation ne joue aucun rôle dans la survenue ou la rapidité d’évolution de la maladie.

Pour leurs travaux, les chercheurs du Rush University Medical Center de Chicago ont analysé les données impliquant des membres âgés du clergé catholique de tous les États-Unis et celles concernant les personnes âgées de la région de Chicago. Les volontaires ont pris part à une évaluation cognitive annuelle et ont accepté qu’après leur mort soit pratiquée une autopsie cérébrale.

Près de 3 000 participants, âgés en moyenne de 78 ans, ont été recrutés. Les scientifiques les ont divisés en trois groupes selon le nombre d’années de scolarisation : moins de 12 ans, de 13 à 16 ans et plus de 17 ans. Au cours du suivi, 696 participants ont développé une démence et 752 sont décédés.

Privilégier les activités de fin de vie

Première observation : ceux qui avaient les niveaux d’étude les plus élevés présentaient de meilleures capacités de réflexion et de mémoire au début de l’étude. Malheureusement, les auteurs n’ont pas établi de lien entre ce niveau d’éducation et un quelconque ralentissement du déclin cognitif. Ni même avec une survenue plus tardive de la maladie.

« L’éducation formelle se termine des décennies avant le début de la vieillesse », expliquent les auteurs qui ne voient pas comment le niveau d’étude pourrait alors constituer une réserve cognitive. Selon eux, cette « réserve » serait davantage facilitée par des activités plus tardives au cours de la vie, comme « l’apprentissage d’une langue… ».

  • Source : American Academy of neurology, 6 février 2019

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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