Le plomb, mauvais pour la santé, même à faible dose

30 juillet 2019

L’intoxication due à une exposition au plomb s’appelle le saturnisme. Elle se caractérise par diverses manifestations pathologiques, en fonction du niveau d’imprégnation. Toutefois, il n’existe pas de seuil en dessous duquel cette substance serait sans danger. L’incendie de Notre-Dame de Paris en avril soulève actuellement une polémique importante au vu de la quantité de plomb contenue dans la toiture calcinée du bâtiment.

L’incendie en avril dernier de la cathédrale Notre-Dame de Paris a eu pour conséquences des retombées de plomb autour du bâtiment. L’Agence régionale de Santé (ARS) Île de France a « fixé un seuil de référence élevé des concentrations du plomb sur la voirie, et a circonscrit la catastrophe à une zone restreinte de la capitale », rapportaient ce 29 juillet nos confrères du quotidien Le Monde. Or l’Organisation mondiale de la Santé rappelle qu’« il n’existe pas de seuil en dessous duquel cette substance serait sans danger ».

Une intoxication à long terme

L’ingestion ou l’inhalation de vapeurs ou de poussières fines de plomb est toxique. A n’importe quelle concentration, celle-ci provoque des troubles. « A fortes doses donc, le plomb peut conduire à des encéphalopathies, des neuropathies et au décès chez l’adulte », rappelle le ministère en charge de la Santé. Il présente également des effets sur la pression artérielle et sur la fonction rénale.

« Une fois dans l’organisme, le plomb se stocke, notamment dans les os, d’où il peut être libéré dans le sang, des années ou même des dizaines d’années plus tard notamment lors d’une grossesse ou en cas d’ostéoporose », poursuit le ministère. « L’élimination du plomb est lente après l’arrêt de l’exposition : sa demi-vie est de 15 à 20 ans. »

Des troubles irréversibles chez l’enfant

Les enfants de moins de 6 ans sont eux, particulièrement à risque. « À des niveaux élevés, le plomb s’attaque au cerveau et au système nerveux central, provoquant le coma, des convulsions et même la mort », indique l’OMS. Et ceux « qui survivent risquent de souffrir de retards mentaux et de troubles du comportement », précise l’OMS.

« À des niveaux d’exposition plus faibles, qui n’entraînent pas de symptômes évidents et qui étaient auparavant considérés sans danger, on sait désormais que le plomb […] peut affecter le développement du cerveau chez l’enfant, ce qui entraîne une baisse du QI, des changements comportementaux et une baisse des résultats scolaires », poursuit l’OMS. Pour une même imprégnation, les effets toxiques sont donc plus importants et plus sévères chez l’enfant que chez l’adulte et apparaissent irréversibles.

Par ailleurs, l’exposition au stade fœtal est également délétère car le plomb est capable de passer la barrière placentaire. Résultat, des troubles à l’acquisition de certaines fonctions cérébrales supérieures provoquant des retards intellectuels, des difficultés d’apprentissage, des troubles psychomoteurs avec agitation, d’irritabilité et de troubles du sommeil, et au-delà un ralentissement de la croissance, sont observés. Sans compter des anémies et des formes neurologiques sévères en cas de fortes intoxications.

A noter : L’intoxication par le plomb est qualifiée de saturnisme, car « les alchimistes associaient le plomb à la planète Saturne », précise la Société chimique de France.

  • Source : ministère en charge de la Santé, consulté le 30 juillet 2019 – OMS, consultée le 30 juillet 2019 – Société chimique de France, consultée le 30 juillet 2019

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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