Le poids de Bébé : un critère – santé à surveiller

12 janvier 2012

Un gros bébé bien joufflu ! Voilà dans l’esprit de bien des adultes, et cela depuis des décennies, le critère de bonne santé pour un nourrisson. Grave erreur ! Cette idée reçue, qui parfois persiste toute la petite enfance, pourrait être à l’origine de bien des cas d’obésité infantile.

« Aujourd’hui, encore beaucoup de parents considèrent le poids comme un important critère de bonne santé. En particulier au regard des autres, de la grand-mère, de la belle-mère… », explique le Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre à la Clinique Sainte-Anne, de Strasbourg. En effet, les générations qui nous ont précédé estimaient la santé d’un enfant – ainsi que les qualités maternelles – à son poids. « De nombreuses femmes craignent toujours d’être considérées comme de mauvaises mères si leur nourrisson n’est pas bien gros », précise-t-il.

Pourtant, le vrai problème se situe souvent dans… le surpoids, qui peut se manifester dès la petite enfance. « D’autant que les parents s’alarment plus facilement de la moindre perte de poids de leur petit, que d’une prise de poids trop importante. Qu’il s’agisse d’un nourrisson ou d’un petit de 4 ou 5 ans », ajoute Arnault Pfersdorff. Et ce, alors même qu’ils sont sensibilisés au risque d’obésité. « C’est paradoxal. Et ce sont souvent nous, les pédiatres, qui mettons le doigt sur un problème de surpoids chez l’enfant ».

Bon sens et conseil médical

La survenue de l’obésité se joue dès les premières années de vie. « Elle est souvent détectée vers 4 ou 5 ans », indique le Dr Pfersdorff. Pour rééquilibrer l’alimentation du petit, « il faut revoir les habitudes des parents, ce qui est loin d’être évident ». En effet, s’ils savent qu’il est important de manger des fruits et légumes, que le gras, le sel doivent être consommés avec modération, ils n’appliquent pas forcément les recommandations du Programme national Nutrition Santé (PNNS).

Rassurez-vous, personne ne vous demande de priver votre Bébé de nourriture, ni des petits gourmandises qui font sa joie. « Un nourrisson sait demander quand il a faim. Il est donc inutile de peser toutes les portions au gramme près. D’autant que chaque enfant est différent », insiste le Dr Pfersdorff. Quant aux 4-5 ans, « les parents ne doivent pas leur faire manger les mêmes quantités de nourriture qu’à des adultes », rappelle-t-il.

Pour les nourrissons, autrement dit jusqu’à deux ans, la fréquence des consultations chez le pédiatre devrait osciller entre deux et trois par an. Ensuite, une consultation par an suffira. Il saura déceler tout problème de surpoids voire éventuellement, de perte pondérale inquiétante. Il s’appuiera pour cela sur les courbes de poids publiées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

  • Source : interview du Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre à la clinique Sainte-Anne de Strasbourg, 4 janvier 2012

Destination Santé
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