Le pouvoir politique réduit-il l’espérance de vie ?
18 décembre 2015
©Phovoir
L’édition de Noël du British Medical Journal (BMJ) fourmille toujours d’études pour le moins surprenantes. La dernière en date nous apprend que les chefs d’Etat auraient une espérance de vie moins importante. Et ce comparé aux candidats malheureux n’ayant jamais élus aux plus hautes instances.
Les rédacteurs du BMJ se sont en fait penchés sur deux travaux. Dans le premier, des chercheurs américains sont partis du postulat selon lequel les politiciens élus à la tête d’un Etat connaissent un « vieillissement précoce ». Ils ont ainsi comparé la survie de 279 dirigeants de 17 pays à celle de 261 candidats qui n’ont jamais été élus. Des données s’étalant tout de même de 1722 à 2015. Résultat, les candidats élus voyaient leur espérance de vie réduite de 2,7 ans en moyenne et leur risque de décès prématuré augmenté de 23%. Même si les chercheurs pointent eux-mêmes du doigt quelques limites à leur travail. Notamment le nombre réduit de pays étudiés.
D’ailleurs, si l’on ne devait citer que la France, sur les 7 Présidents qu’a connus la Cinquième République, 4 sont toujours en vie. Valéry Giscard d’Estaing est aujourd’hui âgé de 89 ans et Jacques Chirac a 83 ans. De leur côté Charles de Gaulle et François Mitterrand sont décédés à l’âge de 80 ans. Seul le destin de George Pompidou – mort à l’âge de 62 ans – semble donner raison à ce travail américain.
Les parlementaires, mieux lotis
Dans une seconde étude, des scientifiques britanniques se sont intéressé à l’espérance de vie des membres des deux chambres du parlement d’Outre Manche, à savoir la Chambre des Lords et la Chambre des communes. Cette fois ci, le constat s’inverse. Parmi les parlementaires, le taux de mortalité prématurée est plus faible de 28% que dans la population générale. Selon les auteurs, « les inégalités sociales » seraient responsables de cet état de fait.