Le préservatif féminin, toujours aussi timide…

10 mars 2004

Six ans après son arrivée sur le marché français, le préservatif féminin n’est pas encore entré dans les moeurs. Peu utilisé par les couples donc, il semble également mal connu des professionnels de santé, médecins et pharmaciens en tête.

A Paris entre 1999 et 2001, des médecins de centres MST et de Consultations de Dépistage anonyme et gratuit (CDAG) ont testé la ” popularité ” du préservatif féminin auprès de 102 personnes. Un échantillon relativement faible donc, composé de 91 femmes et de 11 hommes.

Guère optimiste, leur conclusion n’est hélas pas non plus, très surprenante. Les auteurs interpellent en effet les professionnels de santé pour qu’ils intensifient leur communication sur ce sujet. ” Nous devons en parler au public de façon répétée ” expliquent-ils. ” Et parallèlement, renforcer l’information et la formation du personnel de santé. En particulier les médecins et pharmaciens “.

Les auteurs ont également relevé que la forme de ce préservatif, mais aussi la manière dont il devait être disposé, provoquent chez les femmes des réactions contrastées. Pour surmonter ces difficultés, ils recommandent ainsi que les femmes procèdent à des essayages, éventuellement après en avoir discuté avec un professionnel de santé. Ce serait en fait, le meilleur – et le seul – moyen de bien maîtriser la technique. Et ils mettent en garde contre la pratique consistant à disposer ces préservatifs comme un préservatif masculin, sur la verge en érection. Surprenant, en effet…

Il apparaît enfin qu’une femme sur trois souhaite également que ” ces préservatifs soient plus disponibles, surtout en pharmacie. Et qu’ils soient moins chers, avec un prix souhaité de 0,70 euro en moyenne “. Pour l’heure, ce tarif varie le plus souvent entre deux et trois euros l’unité. Pour les auteurs donc pas de doute, ” son coût doit être abordable comme celui du préservatif masculin “.

  • Source : BEH, n°11/2004

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