Le principe de précaution : une vraie-fausse solution miracle ?

29 mars 2005

Vache folle, dioxine, OGM… Autant de sujets sur lesquels le principe de précaution est pertinent. Un principe qui figure désormais dans la Constitution française, au titre de la Charte pour l’Environnement adoptée le 1er mars 2005 par le Congrès.

Dans la salle des Actes de la Faculté de Pharmacie de Paris le 22 mars, la communauté des chercheurs a longuement débattu de la question. A l’initiative de l’INSERM et des laboratoires MSD, les participants se sont concentrés sur le concept même du principe de précaution, tel qu’énoncé par le texte constitutionnel : ” Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités veillent, par application du principe de précaution, à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin d’éviter la réalisation du dommage ainsi qu’à la mise en oeuvre de procédures d’évaluation des risques encourus “.

Selon Michel Setbon, chercheur au CNRS à Aix-en-Provence, ” il existe un vrai décalage entre l’application scientifique du principe de précaution et la perception du public. On s’aperçoit avec le temps, que ce principe n’est pas une solution miracle (permettant de) faire face à tous les risques environnementaux et sanitaires. ” En fait, l’efficacité du principe de précaution repose sur ” l’accumulation de connaissances. Mais cela demande du temps “. Evidemment…

Emilio Mordini est sociologue. A Rome, il dirige le Centre pour la Science, la Société et la Citoyenneté. Et à ses yeux, ” l’avènement du principe de précaution découle du fait que nos sociétés ont fait du risque un débat central de la politique. Tout est parti des essais nucléaires, des désastres environnementaux, puis du VIH/SIDA et enfin des attentats du 11 septembre 2001. ” Aujourd’hui , la notion de principe de précaution est mondiale. Pour preuve, la Déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement qui en 1992, a pour la première fois mis l’accent sur la question. Et c’est en 1992 encore, qu’il a fait son entrée dans le droit européen, puisqu’il figure dans le Traité de Maastricht.

  • Source : de notre envoyé spécial - Principe de précaution, prise de risque et responsabilité - Paris 22 mars 2005

Destination Santé
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.

Aller à la barre d’outils