











Accueil » Médecine » Maladie thromboembolique veineuse : pourra-t-on prévenir le risque de récidive ?
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Chaque année en France, on recense 50 000 à 100 000 phlébites et 40 000 embolies pulmonaires. En cause ? La maladie thromboembolique veineuse, troisième facteur de mortalité cardiovasculaire. Celle-ci se caractérise par la formation à l’intérieur d’une veine d’un caillot qui peut obstruer la circulation sanguine. Il s’agit d’une maladie fréquente avec une incidence de 1 à 2 pour 1000 individus. Le caillot peut migrer jusqu’à l’artère pulmonaire et provoquer une embolie pulmonaire, complication majeure de la maladie. Près de 20 % des patients connaîtront une récidive dans les cinq années qui suivront un épisode thromboembolique.
Est-il possible de prédire le risque de récidive avec précision pour chaque patient ? C’est ce qu’ont voulu savoir l’équipe de David-Alexandre Trégouët, directeur de recherche Inserm au centre de recherche Bordeaux Population Health (Inserm/Université de Bordeaux), et ses collaborateurs français et internationaux. Ils ont analysé le profil génétique de 6 355 personnes atteintes de maladie thromboembolique veineuse, parmi lesquelles 1 775 avaient été victimes d’un second événement.
Ils sont parvenus à identifier 28 marqueurs moléculaires spécifiques dont la présence indiquerait un risque accru de récidive chez le patient ; variations génétiques, expressions géniques et protéines. « L’étude révèle que les marqueurs moléculaires associés à la récidive ne sont pas les mêmes que ceux qui sont associés au risque d’un premier évènement thromboembolique. En effet, parmi les 28 marqueurs identifiés ici, 22 sont spécifiques à la récidive car ils n’ont jamais été montrés impliqués dans le risque de premier évènement », précise l’Inserm dans un communiqué de l’Inserm. Les résultats de l’étude, publiés le 14 août dans la revue Blood, montrent des différences entre les femmes et les hommes ainsi que des variations selon les caractéristiques du premier événement thromboembolique.
« Ces résultats marquent une avancée majeure dans la compréhension des mécanismes biologiques impliqués dans la récidive. Ils permettent en outre d’entrevoir une estimation plus fine du risque individuel de récidive, et pourront contribuer, à terme, à une meilleure prise en charge du patient vers un parcours de soins personnalisé », explique David-Alexandre Trégouët. À ce jour, la prise en charge repose sur les traitements anticoagulants, très efficaces, mais qui exposent le patient à un risque hémorragique important. Prédire le risque de récidive pourrait optimiser la réponse thérapeutique, adaptée au profil génétique des patients, et prévenir le risque hémorragique individuel.
Source : Inserm, Blood (août 2025)
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche
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