











Accueil » Santé Publique » Le rapport de Romeurope : beaucoup d’intentions, trop peu d’actions
Bilan sévère pour la situation des populations Roms migrantes en France. Dans son rapport rendu public cette semaine, l’ONG “Médecins du Monde” dénonce “les conditions totalement indignes” dans lesquelles vivent ces populations.
Des populations ultra-minoritaires en fait, puisque sur les 7 à 9 millions de Roms que compterait l’Union Européenne, ils ne seraient que quelques milliers en France. Pour l’essentiel en Ile de France et dans les régions nantaise, lyonnaise et PACA. Une population stable mais dont les conditions de vie deviennent de plus en plus dures. Le statut de demandeur d’asile tendant à disparaître, l’accès à une carte de long séjour est devenu quasi impossible.
Médecins du Monde signale ainsi que “les Roms originaires de Roumanie et Bulgarie, qui n’ont plus l’obligation de visa d’entrée dans un pays de l’Union, ont majoritairement fait le choix d’allers et retours fréquents et de ne séjourner en France que pour des périodes inférieures à trois mois. De façon à être en règle tant vis-à-vis de leur pays que du pays d’accueil.” S’ensuivent des problèmes administratifs et juridiques, mais surtout un retentissement important sur l’état sanitaire général de ces populations.
Les conditions de vie de ces Roms en France, sont déplorables : 90% vivent dans des bidonvilles ou des squats. “Les ordures, qui préexistaient souvent à leur installation (…) jonchent le sol ; il n’y a généralement qu’un unique point d’eau pour des groupes de 100 à 200 personnes ; il n’y a pas non plus d’accès à l’électricité ; le mode de chauffage le plus répandu est la plaque de cuisson à gaz butane allumée en permanence…” Pourtant, “ce qui est le plus mal vécu par les Roms est l’absence de sanitaires“.
Quant à l’accès aux soins il est quasi impossible, sauf à recourir au secteur associatif. “Ces personnes n’ont droit ni à la CMU -Couverture médicale universelle, n.d.l.r.- ni à l’AME -Aide médicale d’Etat- et elles ne sont donc soignées que dans le cas d’urgences avec risque vital, en application de la circulaire du 16 mars 2005 sur les soins urgents.”
Les initiatives, toujours locales,vont dans le sens d’une intégration au tissu urbain. Un budget de 1 million d’euros a ainsi été voté par le Conseil régional d’Ile de France en juin 2005 mais les communes ont hésité à s’engager, de sorte qu’aucun projet n’a encore été déposé. A Nantes, seule ville qui se soit également manifestée selon le rapport, la situation n’a pas davantage évolué. De sorte qu’aujourd’hui, Médecins du Monde en est toujours réduite à revendiquer l’accès de ces populations à leurs droits fondamentaux. Pour en savoir plus : www.medecinsdumonde.org
Source : Romeurope, mars 2006 - Photo Médecins du Monde
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