Le rapport qui épingle les moustiques

Hier a été publié le rapport mondial sur le paludisme, un fléau qui tue chaque année “1,2 millions de personnes” dont 80% sur le continent africain. Progrès, limites, objectifs, il dresse un bilan de la lutte contre la maladie dans le monde.

Ce travail est une première mondiale. C’est une initiative du Partenariat Faire reculer le Paludisme créé en 1998 par 4 agences des Nations-unies : l’OMS, l’UNICEF, le PNUD et la Banque mondiale. Il regroupe des gouvernements, des fondations privées et des instituts de recherche, des entreprises et des organisations non-gouvernementales (ONG) d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie. L’objectif, c’est de coordonner au niveau international la lutte contre le paludisme.

Et en 2004 les résultats sont au rendez-vous. La distribution massive -elle a été multipliée par 10 ces trois dernières années- de moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII) et de traitements préventifs intermittents (TPI) porte ses fruits. Notamment en Erythrée où 63% des enfants dorment déjà sous moustiquaire, et 36% au Malawi. Au Yémen, un autre pays très exposé, le nombre des victimes du paludisme a même été divisé par 10 depuis 2001 !

En Afrique d’une manière générale, “25 pays ont déjà adopté les CTA“, de nouveaux traitements très efficaces à base d’artémisine. Un progrès important dans la course contre la pharmacorésistance qui depuis trop d’années plombe la lutte contre la maladie.

Des progrès donc, mais comme le souligne le rapport “de toute évidence, il reste beaucoup à faire“. Le paludisme tue toujours, notamment en Afrique subsaharienne. Plus de 35% des décès lui sont directement imputables. Une hécatombe qui inquiète, tant elle semble échapper à toute maîtrise. Aujourd’hui, le Partenariat Faire reculer le Paludisme s’est fixé pour but “de diminuer de moitié la charge de la maladie dans le monde d’ici 2010.”

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  Source : OMS, UNICEF, 3 mai 2005