Le réchauffement climatique nous empêchera-t-il de dormir ?

27 mai 2022

La hausse des températures terrestres dues au réchauffement climatique a de nombreuses conséquences sur la santé humaine. Parmi elles, une détérioration du sommeil d’après les prévisions d’une large étude danoise.

Si aucune mesure significative n’est prise rapidement, « le réchauffement climatique pourrait atteindre 2,7°C à la fin du siècle », estiment les auteurs du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Et déjà certaines conséquences sur la santé humaine de ce bouleversement climatique sont irrémédiables. Parmi elles, une réduction de la disponibilité des ressources en eau et en nourriture, une plus grande mortalité, l’émergence de nouvelles maladies, le développement du choléra, la dégradation de la qualité de l’air… Et selon une récente étude danoise, notre sommeil pourrait aussi être altéré.

Mécanisme de thermorégulation à la peine

Le travail de l’équipe de Kelton Minor de l’Université de Copenhague et principal auteur, a consisté à collecter les données d’accéléromètres portés en bracelets par plus de 47 000 adultes dans 68 pays. Les scientifiques ont pu recueillir les enregistrements sur la durée du sommeil, sa qualité et son rythme durant 7 millions de nuits, en les comparant à la température ambiante. Le constat est sans surprise : « durant les nuits très chaudes (supérieures à 30°C), les participants dormaient environ 14 minutes de moins qu’habituellement », note Kelton Minor.

Rien de bien étonnant donc puisque pour parvenir à trouver le sommeil, notre corps doit perdre entre 0,5 et 1°C. Or le mécanisme de thermorégulation déclenché – les vaisseaux sanguins se dilatent pour évacuer la chaleur – met plus de temps à être efficace. Et plus il fait chaud, plus c’est long.

Plus de 50h de sommeil en moins chaque année

Résultat, les canicules « empêchent les personnes de s’endormir puis les réveillent plus tôt que prévu », notent les chercheurs. Selon eux, « d’ici à 2099, les températures nocturnes risquent de voler entre 50 et 58 heures de sommeil annuelles à chacun sur terre ». Et les plus concernés seront sans doute les personnes âgées et les femmes. Une perspective inquiétante pour qui a déjà essayé de dormir durant les jours de canicule estivale.

  • Source : One Earth – rapport du Giec

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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