Le régime idéal existe-t-il ?
10 juin 2011
Le yo-yo, vous connaissez ? C’est de régime dont il est ici question, et de cette tendance récurrente que nous avons, à reprendre rapidement les kilos perdus… voire davantage. Beaucoup de programmes « minceur » vous promettent de perdre du poids. Cependant, ils sont peu nombreux à vous donner la clé d’une vraie stabilisation du poids après la phase de régime. Ce sujet essentiel a naturellement été abordé lors du 18e Congrès européen sur l’Obésité (ECO) qui s’est tenu à Istanbul (Turquie) du 25 au 28 mai. A cette occasion, les congressistes ont débattu des résultats de l’étude DIOGenes publiés en novembre dernier dans The New England Journal of Medicine.
L’étude DIOGenes pour Diet, obesity and genes a été financée par l’Union européenne. Conduite par une équipe de l’Université de Copenhague au Danemark, elle a nécessité la collaboration de 8 centres de recherche en Allemagne, Bulgarie, Danemark, Espagne, Grèce, Pays-Bas, République Tchèque et Royaume-Uni.
Une cohorte de 772 familles a été constituée. Ce qui représente au total, 938 adultes et 827 enfants. Parmi les critères retenus : un des parents devait présenter un Indice de Masse corporelle (IMC) compris entre 27 et 45 et au moins un des enfants devait avoir entre 5 et 17 ans.
Protéines hautes, index glycémique faible
Durant huit semaines, les adultes en surpoids ont suivi un régime limité à 800 kcal par jour. En moyenne, leur perte de poids s’est établie à 11kg. Puis pendant les 26 semaines suivantes, ils ont été répartis en 5 groupes. Chacun a été placé sous un régime différent, défini par leurs contenus spécifiques en termes d’index glycémique (IG) et d’apports protéiques. Le but était d’établir le meilleur compromis pour éviter la reprise de poids.
Résultats : les personnes qui ont suivi un régime comportant la plus forte proportion de protéines et l’index glycémique le plus faible sont parvenues à stabiliser leur poids durant plusieurs mois, après la fin du programme. «Cela confirme bien que le choix du régime après une période d’amaigrissement joue un rôle important dans le maintien du poids » explique le Pr Arne Astrup de l’Université de Copenhague. Coordinateur de l’étude DIOGenes, il rappelle également que « cet apport en protéines évite la fonte musculaire et favorise la satiété ».
En novembre dernier, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) révélait que « pratiquement 80% des sujets reprenaient le poids perdu après seulement un an. » L’argument soulevé par Arne Astrup est donc d’importance. Le maintien du poids permet également de ne pas enchaîner les régimes, et d’éviter les carences alimentaires et les risques d’anémie ou d’ostéoporose qui peuvent y être associés…
Et au quotidien ?
Pour augmenter les apports protéiques dans un cadre contrôlé, les auteurs conseillent « de favoriser les viandes maigres, le poisson, les œufs (à raison d’un par repas), le lait et les laitages allégés (2 à 3 fois par jour). Pas plus d’une part de fromage par jour, et ne pas oublier les céréales, les légumes secs (2 à 3 fois par semaine) et les féculents (une part quotidienne)… ».
Pour des repas à IG bas, ils préconisent « de privilégier les aliments riches en fibres, de préférer les pains aux céréales plutôt que les céréales en boîtes au petit déjeuner, qui sont trop sucrées. Evitez également, les boissons sucrées… ».
Pour en savoir plus, consultez le site dédié à l’étude DIOGenes (en anglais seulement, hélas…).
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Source : De notre envoyé spécial au 18e Congres européen sur l’Obésité (ECO), Istanbul, 25-28mai 2011 ; The New England Journal of Medicine, 25 novembre 2011